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Blue Hill.

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Blue Hill. Vide
MessageSujet: Blue Hill. Blue Hill. Icon_minitimeVen 5 Mar - 21:59

    Libre.

    Sally Renn était assise dans un coin formé par un renfoncement d'un mur en béton gris foncé. Elle se trouvait dans une position détendue, le dos posé contre le mur, les cuisses ramenées contre sa poitrine, son bras gauche enlaçant ses deux jambes et le bras droit pendant, une cigarette Malboro Light coincée entre son index et son majeur osseux. Elle avait rabattu la capuche de son pull sur son crâne. Ramenant la cigarette à ses lèvres, elle aspira, puis s'amusa à faire des ronds de fumée. Elle y arrivait de plus en plus, à les faire, ces ronds. C'était d'ailleurs une bonne occupation. Elle regarda sur sa gauche. Il y avait l'entrée du magasin d'alimentation. L'enseigne projetait sur sa peau blanche une lumière bleue synthétique et cela lui donnait une allure de fantôme, surtout au niveau de son visage. Elle observa une femme sortir du magasin sur sa gauche. La femme posa son regard sur Sally. Dans ses yeux, la jeune fille pouvait lire le mépris. Ouais, carrément, elle n'était qu'une pauvre et insignifiante demeurée de la vie, qui fumait et se droguait, bref, quelqu'un de pas fréquentable, hein ? Foutaises. Sally Renn ne se droguait pas. Elle avait bien essayé la chose une ou deux fois dans sa vie, mais elle n'en avait pas d'excellents souvenirs. Alors bon, ses allures de fumeuse de substances illicites pouvaient tromper l'œil. Mais elle s'en foutait de ce que les autres pensaient d'elle. Tant que elle, elle connaissait la vérité.
    Sally pensa aux Omicrons. Elle ne les enviait pas. Ils n'avaient de plus qu'elle qu'une certaine liberté, et encore. Cette liberté était démantelée par le fait qu'ils étaient recherchés, poursuivis, traqués 24 heures sur 24. Être un Oméga instaurait une pseudo – sécurité. Mais elle n'aimait pas l'Autorité. L'Alpha contrôlait le Bêta, le Delta et l'Oméga. Le Bêta contrôlait l'Oméga. Le Delta et l'Oméga étaient soumis et dominés. L'Omicron était soi – disant libre. Bref, elle voyait cette hiérarchie comme une tyrannie stupide venant d'un être avide de pouvoir, tout aussi stupide que ce qu'il avait créé. Mais, et cela remontait à presque huit ans et demi auparavant, elle avait été forcée à faire partie de cette hiérarchie. Elle était alors dotée d'un pouvoir qui lui était propre, et elle était dominée et contrôlée par des gens plus grand qu'elle. Du temps de ses années à l'Orphelinat, elle avait dû être classée dans les éléments perturbateurs. Ouais, c'est vrai qu'elle avait été une petite enflure pour ces grands sadiques de la vie, qui avaient fini par la sangler pour qu'elle arrête de sortir de son lit et d'essayer de se casser. Ils sanglaient les gens désobéissants. L'Autorité servait à ça. Dicter aux gens d'être des sadiques. Et bien, bravo à Peyn pour ce travail.
    Elle pensa à l'Alpha pendant environ deux millisecondes et la fin de sa seconde de réflexion fut consacrée à son père. Edwin Peyn et Vladimir Renny Morokov étaient deux formes bien distinctes issue d'une même branche, celle des psychopathes. Et puis elle pensa aux Bêta, et elle les plaignit soudain. Bah ouais, ils n'avaient que très peu d'Autorité pour s'occuper des pires éléments perturbateurs et leurs droits étaient réduits par l'Alpha. Bref, une sale vie quoi.
    Puis, vu que toutes ces pensées s'étaient déroulées en trois secondes tout au plus, elle regarda intensément la femme qui la dévisageait avec mépris, descendit son regard jusqu'à une petite bestiole généreusement nommée chien, une sorte de saucisse à pattes aux aboiements pire qu'insupportables. Le genre de bestioles qu'elle voulait écraser avec le talon de son pied droit, chaussé d'une basket noire et blanche d'une marque dont elle avait oublié le nom.
    Puis la femme est partie. Ouais, c'est ça, va – t – en. Sally Renn la suivit des yeux, son déhanchement provocateur, ses formes généreuses, ses cheveux d'un blond presque artificiel, toutes ces caractéristiques qui menèrent Sally à la classer dans sa rubrique intérieure de JFF, ou plus précisément « Jeunes Femmes Futiles ». Cela fait, lorsque cette futilité eut disparu au coin de la rue, Sally Renn consacra son attention sur autre chose.
    Elle fut attirée par une race d'oiseau assez répugnante nommée Pigeon Ramier, ou en latin Columba Palumbus. Ce genre de créature assez sale qui traînait dans les rues délabrées d'une ville quelconque. Il devait faire la cour à une femelle car il l'importunait depuis déjà dix bonnes minutes, à la suivre, à lui courir après, bref, à la harceler. Sally plissa des yeux, puis relâcha son attention du volatile.
    Elle avait faim. Sa cigarette était entièrement consumée. Elle soupira intérieurement et se leva rapidement, fit cinq pas sur la gauche et s'engouffra dans l'entrée du magasin d'alimentation dont les portes automatiques s'ouvrir lorsqu'elle s'approcha. Elle acheta pour près de dix dollars un paquet de chips aux crevettes, un sandwich surimi – salade et une bouteille de 33 cl de Coca Cola. Après avoir payé, en sortant du magasin, elle s'installa de nouveau dans son renfoncement de mur et engloutit la nourriture. Il devait être près de 19 heures. La nuit tombait.
    Sally Renn se leva vers 19 h 15 pour se dégourdir les jambes, et également pour jeter sa bouteille de Coke vide. Non pas qu'elle était à fond dans l'écologie, mais lorsqu'elle avait une poubelle à proximité, pourquoi ne pas faire l'effort demandé ? Elle ne comprenait pas les individus stupides qui faisaient exprès de salir le sol. Bref.
    Sally mis sa main dans la poche de son jean. Elle sortit son paquet de cigarettes. Il était vide. Et Meeeerde. Elle regarda le bout de la rue en face de la galerie marchande. Peut – être que le tabac serait ouvert à cette heure. Elle regarda le ciel, par flemme d'allumer son portable. Il était d'un bleu cobalt et nuit. On voyait des nuages à l'horizon qui paraissaient être des montagnes, ou de grandes collines, des collines bleues.
    Elle alla jusqu'au tabac. Il était fermé. Elle se maudit intérieurement de ne pas s'être dépêchée. Elle s'assit à côté de l'entrée, dans la même position que près de l'entrée du magasin.
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Blue Hill. Vide
MessageSujet: Re: Blue Hill. Blue Hill. Icon_minitimeJeu 25 Mar - 22:05

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