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« Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube.

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Curve
Désaxé chronique.
Curve

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« Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. Vide
MessageSujet: « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. Icon_minitimeMar 16 Fév - 20:16

      On peut caresser des idéaux sans s'éloigner d'en bas
      On peut toujours rêver de s'en aller mais sans bouger de là




      Une sonnerie retentit soudain ; douloureusement aigue .
      Les conversations se turent , les bruits de pas , les cris , les batailles et coursent cesserent pour un silence rompu par quelques chuchotis exités . Curve ferma les yeux , appuyant son front contre la vitre glacée , soupoudrée d'une buée sans doute provoquée par son souffle chauf sur le carreau . Silencieux , il compta . Arrivé a trois , il ouvrit les yeux , soupira , et , mettant toute sa volonté dans ce geste , se retourna .
      Devant lui , la salle comune . La porte , saturée par une nuée de momes de plus en plus nombreux , semblait gonfler sous la pression . Des bruits de pas , des coups , des appels . Au calme plat qui avait dué quelques secondes bénites , la cohue avait succédé .
      Curve cilla , tourna la tête , plantant son regard gris acier dans celui d'un béta , non loin .
      Qui soutint son regard . Puis le détourna finalement , apres une poignée de secondes insignifiantes ou la tention artérielle du garcon avait chuté . Comment ... Comment osait - il ... ?! il secoua la tete , plaqua la paime de sa main contre la vitre glacée , puis se la colla sur son front . Le contraste de température lui arracha un frisson délicieux , et enfin , la silouette arachnéenne de l'oméga se redressa lentement .
      Midi et quart .
      La ruée vers la bouffe .

      Passablement dégouté , l'enfant jeta un dernier regard au monde embrumé derriee son rectangle de verre , puis il prit lentement le chemin de la porte . Bien que lassé , sa démarche n'en restait pas moins aérienne , et chaque pas semblait être un pas de danse effectué avec soin et souplesse . Le port altier , la tenue droite , l'allure princière , il passa devant les bétas , deux hommes a la mine reveche , postés ici pour éviter les bagarres , relever ceux qui avaient comis l'erreur de trébucher et qui s'étaient fait piétiner , et accessoirement pour vérifer que lui , petit mâle sans nom ni age , allait se sustenter .
      Tss .
      Aux aguets , Curve detecta le mouvement de l'un des gardes avant même que celui ci n'air conscience de le faire , et lorsqu'une main rassurante voulut se poser son son épaule , une décharge electrique vint mordre les doigts du béta , qui poussa un fieulement irrité . L'oméga toisa son supérieur , hermetique , dénué de la moindre parcelle d'expression . Son bras gauche retomba a sa place initiale , alors qu'il l'avait levé pour claquer des doigts par reflexe , envoyant ainsi son pouvoir a la rescousse . Puis il fit demi tour , et son ombre féline se dirigea a pas discrets vers le reflectoire .

      Bien que préparé mentalement , lorsqu'il ouvrit les battants du self , le nombre de personnes , le chahut et la chaleur qui regnait en ce lieu de débauche nutritive frappa le garcon en pleine tete , qui recula d'un pas , pur reflexe de défense . Puis , serrant les dents , il passa la porte battante , percevant le claquement mou des battants se refermant derriere lui comme l'écho d'une porte blindée qui se ferma a tout jamais .
      Avec l'impression persistante de marcher vers la fosse au lions , Curve selectrionna un plateau au hasard , atrappa du bout des doigts ses couverts , s'empara d'un verre et posa son plateau sur la rampe métallique , retenant la nausée qui lui soulevait le coeur a l'odeur de la nouriture grasse et fade , mais surtout a cause de sa proximité avec la demoiselle qui le precedait . Evitant tout contact avec un soin maladif , il jeta un regard dégouté aux entrées qui défilaient devant lui - oeufs durs , charcuterie , salades et autres legumes crus - il passa directement au plat de resistance et déposa une assiete sur son plateau sans meme en avoir vérifié le contenu . Il sauta également les desserts , et marqua une pause en face de la corbeille de pain . Songeur , il atrappa une tranche entre son pouce et son index , percut le craquement doux de la croute fraiche qiui indiquait que le pain était cuit de ce matin , et empila quelques tranches sur son plateau , seul met qu'il parvenait a avaler.

      Le bruit des portes battantes lui fit tourner la tête , et il entrapercut une filette encadrée par deux bétas , qui maintenaient pourtant une distance convenable entre elle et eux . Comme ils faisaient avec lui . Une autre allergique au contact humain ?
      Le cendré la dévisagea , et acceuillit le regard de la brunette avec bonne foi , alors qu'elle tournait la tete pour observer la cantine . Leurs yeux se croisent et ne se décollerent pas .
      Observation mutuelle , silence .
      Bien loin de penser au stupide combat de regards , l'oméga observait plutot la jeune fille , cherchant son nom dans les archives de son encéphale . Il ne fut pas surpris de n'avoir aucune réponse en retour , et se détourna donc simplement , offrant le luxe a la jeune femelle de croire qu'elle avait gagné ce jeu pueril de celui qui baisse les yeux le plus tot . Cependant , elle n'eut pas le loisir de reflechir plus avant , car en s'éloignant , Curve percut un < C'est la derniere fois que l'on viendra vous chercher pour dejeuner , Lillian . La prochaine fois vous passerez chez l'alpha >
      Souhaitant mentalement bonne chance a l'associale typique , le garcon s'éloigna , poursuivant sa quete dont le but était de ressortir d'ici le plus vite possible .

      Ses yeux balayerent le refectoire bondé , et une grimace tordit ses traits , seul signe rarement visible de son irritation. Il ne restait plus une table de libre , et l'oméga preferait attendre debout comme la plante verte qu'il était que partager la table de déficients mentaux dont il devrait supporter les jacassements risibles et dont l'intelligence frolerait le zéro absolu .
      Apres quelques minutes , une table de quatre places se libera . Le garcon vola vers celle ci , priant tous les dieux pour que personne ne vienne se joindre a lui . Il entreprit alors de sacager son repas principal , a l'aide de savants mouvements du bout de la fourchette . Le plat paraissait seieusement entamé alros qu'il n'y avait pas prélevé une bouchée . Satisfait , l'oméga posa le bout de la fourchette dans sa bouche , attendit patiament que le regard d'un beta se pose sur lui , et fit mime de macher avec aplication .
      Le béta était intelligent , mais crédule . Il s'éloigna , satisfait . Curve put alors déposer le couvert dans son assiette , et soupira , atrappant un morceau de pain qu'il avait prélevé sur la corbeille . Songeur , il émietta un moment la croute , puis la rompit en petit morceaux qu'il glissait entre ses levres , apréciant la saveur du pain frais .
      Tournant la tête , il appercut une table de filles qui le scrutaient avec une telle intencité que ses doigts crépiterent d'une facon malsaine. {i]Ne pouvaient - elle pas être plus discretes ?! Quitte a le mater , autant le faire dans les regles de l'art .. [/i] Au suplice , il releva la tete , jetant un regard quasiment désespéré a la pendule cerclée de rouge. Midi vingt, indiquaient les malicieuses aiguilles. Il était encore trop tot pour partir , on découvrirait qu'il n'avait rien avalé .
      Frustré , il en reposa son pain , chassa d'une pichenette les miettes qui s'étaient aglutinés disgracieusement sur la table , et cilla . Son regard tomba tout naturellement sur Ladite Lillian au plateau aussi bien rempli que le sien , dont l'air en disait long sur ce qu'elle pouvait penser des surveillants qui la gavaient comme une oie .
      Visiblement , elle cherchait une place .
      Et évidement , seule la table de Curve était libre .
      Il croisa les doigts .
      Faites qu'une table se libère, vite ..


Dernière édition par Curve le Sam 3 Avr - 18:48, édité 2 fois
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Lilian
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MessageSujet: Re: « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. Icon_minitimeMar 16 Fév - 22:03

      « La grandeur d'âme, c'est le dédain des choses d'ici-bas. »
      Ceci explique cela…


    Le cri strident de la sonnerie s’accordait à ce moment parfaitement avec le rugissement d’agonie poussé par la solitude de la gamine blonde. En dix secondes qu’utilisait cette sonnerie, elle avait été saccagée, piétinée, déchirée, anéantie. Une horde de gamins braillards et hurlant se précipitait vers elle, pauvre âme, qui avait eu le malheur de s’installer près des portes battantes du self. Aussi vive qu’une gazelle attaquée par un troupeau de lion, elle sauta sur ses jambes, et à grands renforts de crochets et d’esquive en tout genre, elle réussit à remonter la file à contre-sens, longeant le mur comme une fugitive. C’était sans doute le mot qui la qualifiait le mieux, fugitive. Tous les Omégas présents dans cet Orphelinat devaient manger, c’était une règle d’or, sauf sur avis contraire d’un alpha pour cause de punition ou autre…
    Vint lui effleurer l’esprit l’idée de faire quelque chose de vraiment irritant sous les yeux de Lisa Carter. Elle ne manquerait pas de la punir comme il se doit, mais rien ne pouvait la prédisposer à la dispenser de cantine…
    Et merde.
    Avisant un renfoncement sombre dans un des murs qui composaient le couloir, Lilian s’y précipita comme si tous les diables des enfers couraient à ses trousses. S’adossant au mur, elle prit une profonde inspiration et lâcha un soupir contrit. C’était sans aucun doute le moment de la journée qu’elle détestait le plus. Voyant que le couloir commençait à se désemplir, elle sortit de sa cachette et se mit en marche d’un pas ferme vers le bâtiment dortoir, songeant à son lit gelé qui n’attendait qu’elle pour se réchauffer. Avec la ferme intention de retourner se coucher en tête, elle ne réalisa pas que depuis sa visite chez l’alpha, demoiselle était sous surveillance. Ne pas manger était enfreindre une règle de l’Orphelinat. Enfreindre une règle sans se faire prendre est assez ardu lorsque l’on est surveillé.
    Elle venait donc de faire une grossière erreur.

    C’est alors qu’elle fit quelque chose de vraiment idiot. Elle se trompa de chemin. Et tomba nez à nez avec la bande de bêtas partie pour la chercher justement. Un air de surprise passa dans leur regard idiot, et les braves toutous qu’ils étaient s’empressèrent d’encadrer la jeune fille, tout en restant à une distance respectable. Alors ils avaient été informés. Dommage…
    A présent, Lilian n’avait plus de prétexte pour lancer son pouvoir, bien qu’ils empiètent sur son espace vital sacrément étendu, elle ne pouvait mentir sur sa limite de tolérance -pourtant basse-. Voilà qui n’était pas drôle, Lisa-l’alpha avait dû en informer tout le personnel… D’un autre côté, elle n’aurait plus à se soucier des bêtas qui lui laisserait une marge pour respirer.
    Lisa avait desserré son collier.
    Trop aimable.
    Se renseignant sur la mine peu engageante de ses charmants majordomes, Lilian jugea qu’il valait mieux les suivre sans faire d’histoire. De toute façon, elle ne leur aurait pas fait le plaisir de leur adresser la parole, et encore moins de leur adresser ce sourire de profonde gratitude qu’ils semblaient attendre pour lui avoir fait l’honneur d’être venus la chercher. Eux, des bêtas, s’étaient retrouvés avec la mission d’amener manger une oméga à problème… Ils devaient trouver ça… dégradant.
    Un rictus narquois se dessina sur les traits de la gamine, peu charitable. Ils voulaient l’obliger à manger? Grand bien leur fasse, elle sortirait du self sitôt qu’il auraient tourné la dos, et qu’ils essayent seulement de l’en empêcher, de la retenir, de la toucher, alors ils pourraient devenir les heureux responsables d’une catastrophe culinaire et humaines. Puisqu’après tout, ils étaient déjà auteurs du crime de l’avoir forcée à faire demi-tour, autant aller au bout de leur délit… Elle finirait bien par trouver une faille pour les pousser à la faute.

    Les deux bêtas baraqués marchaient d’un pas lourd, lançant des coups d’œil suspicieux à l’Oméga blonde. Celle-ci devait se sentir à peu près comme un prisonnier condamné à perpétuité pour un crime horrible, et donc placé sous haute surveillance. L’espace d’un instant, elle eut la délicieuse impression de se trouver importante et indispensable… Impression vite remplacée par un dégoût grandissant. Ils approchaient. Lilian voyait les mètres maudits qui la séparait des affreuses portes battantes disparaître inexorablement sous ses pas résignés. La distance finit par être réduite à néant, et levant les yeux vers la surface lisse et glacée, un violent frisson de dégoût la secoua de part en part, un serpent glacé et suintant rampait le long de sa colonne vertébrale, matérialisation imagée du profond malaise qui l’avait envahie. Il n’était pas question qu’elle rentre là-dedans.
    Seulement les bêtas ne semblaient pas de cet avis, l’un d’eux passa devant Lilian, et d’une main aussi large qu’une assiette, il poussa le battant, lui laissant l’interstice nécessaire pour rentrer. Ce qu’elle fit, avec toute la mauvaise volonté du monde. La chaleur et le bruit la saisirent à la gorge, et elle faillit suffoquer. Si les alphas ne l’avaient pas observée de leur regard torve, elle se serait sous doute effondrée sur le carrelage. Réprimant difficilement un haut-le-cœur, elle se dirigea vers la rampe métallique, les deux bêtas sur les talons. N’avaient-ils donc rien d’autre à faire? Apparemment, non.
    < C'est la dernière fois que l'on viendra vous chercher pour déjeuner , Lillian . La prochaine fois vous passerez chez l'alpha >
    Oh mon dieu, mais c’est qu’ils savaient aligner deux pensées cohérentes? Elle qui commençait sérieusement à douter de leur intégrité psychique… Eh bien non, ils semblaient doués de parole, et même d’un cerveau. Qui était sans doute lui-même plus ou moins rempli de neurones. Incroyable. Les miracles de la nature l’étonnerait toujours… En guise de réponse, elle leur offrit un sourire parfaitement satisfait, et particulièrement horripilant. Les deux dogues, parfaitement synchrones, froncèrent les sourcils mais ne lui aboyèrent pas à la figure comme elle s’y attendait, semblant se rappeler de quelques ordres précis. Ils ne la lâchèrent pas.

    Lilian s’approcha de la nourriture sans odeur, et se saisit d’un plateau au hasard. Au moment où elle le posait sur la rampe métallique, son regard rencontre par hasard deux iris acier qui lui vrillèrent l’esprit. Elle eut un petit mouvement de recul. Elle qui ne supportait habituellement pas le regard direct de quelqu’un, celui-ci l’avait capturée. La phase de surprise passée, elle lui rendit son regard de ses yeux cobalt, d’une profondeur masquée par un voile de dégoût que l’autre avait dû percevoir. C’était un enfant plus ou moins de son âge, un peu plus âgé peut-être… De carrure frêle mais parfaitement formé, des mèches cendrées encadraient son visage fin. Au bout d’un instant qui lui sembla une éternité, il baissa les yeux et s’éloigna.
    Lilian, encore sous le choc, ne réagit qu’au grognement d’un bêta qui en avait assez de l’attendre. Ce fut lui qui remplit son plateau, tâche dégradante s’il en est, et maigre consolation pour la gamine blonde. Quand elle arriva au bout de la file maudite, la fillette décolla son plateau de la rampe et se tourna à contrecœur vers le réfectoire bondé. Ses deux gardes du corps jugèrent qu’ils avaient rempli leur mission, et non sans lui jeter un regard qui se voulait incendiaire, ils s’éloignèrent de Lilian et s’échappèrent de l’atmosphère moite. Elle leur en voulut de ne pas l’avoir emportée avec eux. Mortellement.
    Lentement, la jeune fille se mit à évoluer entre les rangées de tables, à son avis bien trop étroites. Il lui était difficile de pouvoir y passer en ayant la certitude de ne pas effleurer un bras ou une jambe laissés au milieu du passage. Toutes les tables étaient soit bondées, soit les places trop près d’un groupe qui n’en occupait pas tout l’espace. Elle qui ne supportait la promiscuité, elle était servie.

    Une table attira son attention. Une table de quatre, une seule personne y était assise. Il semblait qu’elle devrait s’en contenter. Elle s’y dirigea machinalement, tira sa chaise sans même lancer un regard à l’occupant. Les yeux baissés, elle s’assit, raide sur sa chaise inconfortable, et dans un même mouvement attrapa la carafe du bout des doigts et se servit un verre d’eau. Elle y trempa les lèvres, et au moment de le reposer, releva les yeux.
    Elle faillit s’étouffer.
    Ce même regard acier. Ces même yeux durs et froids, impénétrables. Ce même visage aux traits parfaits. Lilian baissa aussitôt les yeux, elle savait qu’elle avait perdu, et en méprisait le gagnant d’autant plus. Elle jeta un rapide coup d’œil au contenu ravagé de l’assiette de son colocataire tablien. Une bande de filles gloussantes l’observaient, sans gêne, en murmurant bien trop fort leurs intentions. La gamine blonde eut envie de vomir.
    Lui aussi semblait être un parfait cas social. Un marginal, superbe exemple de misanthropie en phase terminale de développement. Droite comme un i, la gamine ne toucha pas au contenu de son assiette, s’attirant les regards courroucés des poules d’à côté. Waw, terrifiante l’irritation de la volaille. Elle en aurait presque eu la chair de poule.
    Elle lança un regard presque compatissant au garçon, aussi bref qu’une fleur jetée sur un cercueil, puis se referma sur son propre mal-être.
    Comment sortir d’ici sans en subir les conséquences?
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Curve
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« Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. Vide
MessageSujet: Re: « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. Icon_minitimeMar 16 Fév - 23:10

      Mon pays, mon sang, ma rue
      Sont dans tes yeux, je les ai vus.


      Les yeux obstinément fixés sur une brique mal encastrée dans le mur du réfectoire , le garçon aux cheveux cendrés , figé dans une pose raide et droite , semblait comme hors du temps . suspendu , a l'abri des secondes qui s'écoulaient , inexorables . Ses doigts croisés dans un mouvement impulsif qu'il prit soin d'aplatir vivement sur ses jambes , il patientait , comme un brave enfant , prenant son mal en patience , permettant a ladite Lillian de se trouver une table loin de lui . La pensée qu'elle puisse avoir des amies ne l'effleura même pas . Sa mine revêche faisaient ricaner les plus vieux , leur sentiment de supériorité face a la petite asociale ressemblait a ce que connaissait Curve au quotidien .
      Des bruits de pas le tirèrent de sa transe .
      Une chaise que l'on tirait , a sa table,
      Résistant une seconde fois a l'envie de tourner la tête promptement pour s'enquir de celui qui approchait , il prit le temps de contempler avec un soin maladif les multiples détails de la brique qui ressortait du mur parfaitement plat . Ses yeux glissèrent sur les monts et les bosses , coulèrent dans ses fissures , se heurtant au plâtre qui la scellait a tout jamais . Elle , petite entité hors de la trame parfaitement plate du mur . Le garçon tendit la main , la posa sur la cloison minérale qui séparait le réfectoire des cuisines . Sentit la matière dure a travers son être . Ferma les yeux . Posa ses doigts sur la brique anormale . Eut un sourire figé , comme si elle et lui partageaient un secret , une similitude que seuls eux deux pouvaient percevoir .
      Comme s'il s'agissait d'une plaisanterie .

      Il ouvrit alors les yeux , apaisé . Tourna la tête , fixant la pendule accrochée au sommet de la porte salvatrice . Rien n'avait changé , si ce n'est l'avancement de la malicieuse trotteuse . Il toisa celle ci , profondément irrité . De qui se moquait - elle , enfin ? Pourquoi ralentissait - elle a ce point ?
      Cette aiguille était malsaine .
      Il baissa la tête , frustré .
      Et eut un infime sursaut , au même moment que ses yeux clairs se heurtèrent au regard cobalt de l'asociale .
      Merde . Décidément , la chance avait fui . La prochaine fois , il lui mettrait une laisse .
      La respiration coupée pour il ne savait quelle raison , frustré et oppressé de devoir partager son espace vital , il ne sut comment réagir . Le bout de ses doigts crépita , lui brulant la chair des jambes sur lesquelles il avait eu la bonne idée de poser ses mains . Il se mordit la langue , et s'en voulut de réagir autant pour une simple femelle .
      Encore un quart d'heure et ...
      Un quart d'heure ...
      Il s'étouffa .
      C'était beaucoup trop .

      Pragmatique , il finit par se détendre lentement , tachant d'être serein . Étendant ses jambes , collant le mur pour ne pas frôler involontairement la demoiselle , il scuta le contenu de son assiette , désœuvré . Releva les yeux pour toiser les filles qui gloussaient encore , un brin de méchanceté teintant désormais leur rire .
      Aller et retour de ses iris entre Lillian et les minettes.
      Ah , oui , d'accord .
      Il voua tendrement toutes les femelles de la terre a la plus lente des agonies .
      Et les mâles aussi , en passant .
      Ils n'étaient pas mieux les uns que les autres .

      Un soupir gonfla dans sa gorge , il amorca un mouvement pour s'emparer des vertiges de ce qui avait été un bout de pain , puis remonta le bras brutalement dans un mouvement extrêmement vif et violent , interceptant entre son index et son majeur , un projectile composé de mie de pain . Il scruta la boulette , songeant que ce gaspillage était révoltant . Reposa la malheureuse dans son assiette , et se força a tourner la tete , interceptant un gamin obèse a demi levé , main en l'air , toisant celui qui avait osé interrompre sa petite guerre personnelle contre l'homme invisible .
      Les lèvres du cendré frémirent , amorçant un rictus méprisant qui ne parvint pas a maturation .
      L'obèse perçût simplement la menace flamboyante dans les yeux acier de Curve , et se laissa lourdement tomber sur sa chaise , dépité .
      Satisfait , l'oméga retourna a l'observation méthodique de son plateau , revisionnant la scène . Ses yeux se relevèrent d'eux meme , et il trouva la réponse a sa question .
      C'était Elle qu'on avait visé .
      De marbre , il la dévisagea , puis , mu par un instinct presque félin , il tourna la tète pour voir l'obèse et sa bande de copains immatures quitter leur table pour reposer leur plateau . Une rancune amère noircit les yeux de l'oméga . Évidement , vu leur corpulence plus que charitable , ils avaient le droit de partir plus tot ...
      La vie était injuste .

      Le centré retint un gémissement quand il vit le gamin pointer son nez graisseux derrière la porte de sortie , avant de la pousser . Et d'un pas qu'il pensait sans doute digne d'un conquérant , il avança vers lui . Étrangement , il fit un tres large détour pour parvenir a lui , de sorte a se trouver le plus loin possible de Lillian , venant jusqu'à frôler les tables sur la rangée d'a coté , executant un savant pathétique demi cercle autour d'elle .
      Cette fois , le sourire dégouté et ironique de Curve vint a maturation , et releva ses lèvres , découvrant des dents blanches l'espace d'une demi seconde .
      Il daigna alors tourna la tete , ayant suivi la scène du coin de l'œil . Le môme crut a un signal donné , il afficha un sourire affligeant , et se tapant le ventre d'un geste pseudo viril , il éclata d'un rire gras , cherchant a se donner l'air important et méprisant .
      Le cendré dut refouler son envie de reculer sa chaise .

      < Tu sais qui c'est ? > Jubila t-il en pointant du pouce la fillette aux yeux chocolatés < Celle qui a tous failli nous tuer dans la grande salle en utilisant son pouvoir juste parce que Will l'a approché ! Parait même que l'alpha Lisa la surveille de pres ... > Confia t-il au garçon sur un ton de confidence ,

      Toisant une demi seconde le gamin , Curve avait détourné la tête , écoutant d'une oreille distraite des paroles du morveux qui pourtant , malgré l'attitude méprisante du cendré , continuait a parler en s'approchant . L'oméga aux yeux acier releva la tête , fixant la pendule .et ouvrit la bouche , a la grande joie de l'obèse qui songea alors que l'air dégouté de l'oméga allait pour la fille anti - gravité .

      « Midi vingt »

      Se contenta de lacher Curve , avant d'attraper entre ses doigts une miette plus grosse que les autres et de la réduire patiemment en plus petits débris .
      Le gras n'en crut pas ses yeux .
      Il venait juste de se prendre un vent dans la gueule , Douloureux a avaler .
      Suffoqué , il finit par se détourner et partir d'un pas a faire trembler la terre .

      Imperturbable , le fils de la foudre continua son travail passionnant de dislocation .
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Lilian
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MessageSujet: Re: « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. Icon_minitimeMer 17 Fév - 1:16

    Dans mes yeux ne brille que l’évidence
    Eux sont fiers de leur errance…


    Oh Lilian

    Elle s’était déjà demandée pourquoi elle appartenait et appartient au genre humain. Elle que la condition humaine indifférait au plus haut point, elle qui la méprisait au point de rejeter constamment l’idée insoutenable qu’elle en faisait et fait partie… Jusqu’à ne plus pouvoir se supporter…
    Le paradoxe et le dédain était toute l’essence de son être, son rejet du monde la couverture, l’enveloppe qui la protégeait contre toutes les agressions extérieures. Du moins était-ce que ce qu’elle croyait…
    Jusqu’à ça jour. Jusqu’à ce regard. Non, c’était mentir. Plusieurs regards avaient déjà pénétré ce carcan d’indifférence, cette carapace pourtant réputée inviolable… Cela faisait mal. Terriblement. Elle aurait toujours refusé de l’admettre, même sous la torture sans doute, mais elle avait souffert lorsque des inconnus avaient percé sa bulle protectrice. Des étrangers l’avaient arraché du monde auquel elle aspirait. Dans lequel elle eût été tentée de dire, qu’elle serait définitivement bien. Au final, définitivement ne l’avait pas été assez.
    On l’avait forcée, on l’avait brisée méticuleusement, pièce par pièce, on l’avait réduite à rien, à néant. Elle n’était qu’un néant méprisant. Oh, bien sur, rien dans son physique banal n’en témoignait… Si ce n’est son regard. Son regard, traître et trahi, avait toujours été le miroir de son âme. Plus profond qu’un abîme, il n’avait pas de limites. On pouvait aisément s’y perdre et ne jamais en revenir. Des yeux océans, reflétant la fin de chaque être qui osait se plonger dedans. Heureusement, pour elle, pour eux, ils en avaient le pressentiment, et ne s’y risquaient jamais.
    Elle les méprisait, tous autant qu’ils pouvaient être.


    Look what you've done

    A peine ce fût-elle assise que le garçon aux cheveux cendrés se détourna, s’abîmant dans la contemplation d’une brique récalcitrante du mur à côté de leur table. Lilian profita un instant de ce rejet ostentatoire pour le détailler. Son examen extrêmement rapide confirma sa première impression. Il était très fin, presque maigre, et au vu de son assiette, l’on devinait aisément pourquoi. Même si elle ne voyait qu’un quart de son visage étant donné qu’il lui tournait le dos, elle pouvait sans aucun doute affirmer que ces traits étaient parfaits, sa mâchoire fine, son cou délicat. Ses cheveux fins et soyeux ne semblaient pas vouloir obéir à la loi de la gravité, au combien corrompue en présence de Lilian. On ne pouvait nier l’évidence, il était beau. Ce qui expliquait assez largement les gloussements de la bande de volailles, et les regards courroucés des autres garçons. Il était vrai qu’a côté, ils semblaient bien pâles. Invisibles. Insignifiants. Il était beau, mais Lilian n’y accordait que bien peu d’importance. Elle ne trouvait simplement moins déplaisant à regarder que les autres, sans éprouver aucun désir. Aucun sentiment particulier.
    Lilian la désintéressée, Lilian la blasée, Lilian la froide. Elle avait eu de nombreux surnoms, tels que « la glaçon », « le monstre »… Mais aucun ne sortait de l’ordinaire. Les gosses de cette époque décadente n’avait décidément aucun originalité.

    You've sripped my heart

    Il finit par ouvrir les yeux, reporter quelques miètes de son attention sur la table, et le fait désagréable qu’elle y ait atterri. On appelait ça la malchance. Enfin, d’un point de vue mathématique, c’était plus de la probabilité, mais au final, il suffisait de vulgariser un longue réflexion en un mot particulièrement expressif:
    Merde.
    L’espace d’un instant, il lui sembla entendre un crépitement. Une variation infime dans l’atmosphère, un froissement dans l’air. Un frisson électrique lui secoua l’échine, vertèbre après vertèbre, et elle dut se retenir de ne pas lancer un regard irrité à l’asocial idolâtré. Cela ne pouvait être que lui, non? L’électricité statique lui répondit d’une façon détournée: quelques uns de ses cheveux, enclin aux sensations fortes, se dressèrent, comme mus d’une volonté propre.
    Raide, le garçon tourna la tête vers la pendule, et constatant ce qu’elle affichait, sa mâchoire se crispa de frustration. Lilian lança elle aussi un coup d’œil discret dans la direction du cercle de verre derrière lequel, bien à l’abri, se déplaçaient des aiguilles obèses et narquoises.
    Un quart d’heure. Elle s’accordait volontiers avec lui sur ce point: C’était beaucoup, beaucoup trop.
    Elle serait morte d’asphyxie avant.

    Ripped it apart

    Ne sachant plus quelle attitude adopter pour se retrouver dans une position relativement confortable, elle commença à feindre un ennui profond, espérant que les aiguilles la prendrait en pitié et mettrait rapidement fin à son supplice. Pauvre martyre de l’ère nouvelle, son châtiment prenait ses bases sur des gloussements idiots, des regards indécents, une promiscuité étouffante.
    Qu’avait-elle donc fait au ciel pour mériter ça?
    Si seulement elle avait eut une religion en laquelle croire, un dieu pour lequel prier, elle l’aurait fait dans l’immédiat. D’ailleurs, à se choisir une religion, autant en prendre une polythéiste. Elle aurait plus de chances d’être exaucée, et n’aurait que l’embarras du choix. Mieux encore, d’invoquer tous les dieux qui la composerait, son supplice serait peut-être déjà terminé…
    Elle pouvait toujours tenter de divaguer, elle en revenait au même point.
    Aussi à l’aise sur sa chaise qui si elle avait été électrique, la gamine cherchait un point auquel s’accrocher du regard, lorsque une évènement la fit sursauter.
    Le garçon qui avait semblé se détendre en apparence, venait d’attraper à la volée une boulette de mie de pain entre son majeur et son index. Son geste avait été si rapide et violent, qu’il avait ébranlé la table, et par la même occasion faillit faire faire un arrêt cardiaque à Lilian.
    Elle posa son regard sur lui, sans chercher le sien, se contentant de l’observer du coin de l’œil.
    Suivant sa réflexion visuelle, elle en arriva à la même conclusion que lui, à peu près au même moment.
    On l’avait visée, Elle.

    In the name of fun

    Le responsable de tarda pas à revendiquer son attaque, tel un terroriste cherchant à s’attirer tout le mérite et la gloire volée de son crime. Un crime ridicule s’il en est. Ce n’était certainement pas la première fois qu’on lui lançait des projectiles. Certains jours, c’était même un jeu. Bien qu’impressionnée par les réflexes surhumains du garçon, elle savait que le projectile de l’aurait pas atteint. Il se serait arrêté, à cinq millimètres de sa destination, puis aurait rebondi. Lors d’agressions comme celles-ci, son pouvoir s’activait de lui-même, sens qu’elle s’en rende compte, et inversait la gravité dans un halo de cinq millimètres autour de son corps.
    D’où le jeu national de celui qui réussirait à toucher une fois dans sa vie misérable l’asociale Lilian.
    Alors qu’elle hésitait encore sur la conduite à tenir face à ce genre d’incident, le cendré lui, n’hésita pas. Félin, il se retourna lentement, non sans grâce, et lui lança un regard polaire, qui ne dura qu’une demi seconde. Et qui suffit pour refroidir largement le gamin obèse. Bien entendu, ce-dernier trop buté et idiot pour l’admettre, persista dans son évidente connerie. Peu à peu, chaque oméga présent dans le self tournait la tête dans leur direction, intéressé par le spectacle.
    Deux asociaux contre une bande de pseudo voyous obèses? Folklorique.
    Certains, sournois, préparaient des projectiles plus gros à lancer sur l’asociale blonde, si jamais son pouvoir relâchait sa vigilance pour une raison obscure.
    Des morceaux complets de pain, des clémentines, des oranges sanguines, et même la fourchette d’un futur psychopathe se tenaient en attente dans des mains frémissantes.

    < Tu sais qui c'est ? > Jubila t-il le goret en pointant Lilian d’un doigt boudiné < Celle qui a tous failli nous tuer dans la grande salle en utilisant son pouvoir juste parce que Will l'a approché ! Parait même que l'alpha Lisa la surveille de pres ... > Confia monsieur le porc au garçon cendré sur un ton de confidence.
    Jetant un regard insistant à Lilian pour vérifier qu’elle avait bien entendu.

    Si Lilian s’attendait à une réponse du cendré, ce fut à tout sauf celle-ci:


    « Midi vingt »

    Elle fut agréablement surprise. Souriant intérieurement, elle se trahit lorsqu’elle vit l’expression outrée du goret. Dans ses yeux passa une parfaite interrogation avec pour réponse une telle évidence qu’il ne la trouverait jamais.
    Comment avait-il osé lui foutre un vent magistral?
    Le sourire de Lilian éclata au grand jour au vu de l’âme en perdition du gosse obèse.
    Ah, il se croyait fort. Supérieur à elle. Son sourire s’agrémenta d’un profond dédain. Avec une pointe de pitié… Pauvre hère, il ne ferait rien de sa vie.
    Alors qu’il se retournait, secoué d’émotions trop fortes, Lilian recula sa chaise. Quelques centimètres, mais avec une telle application que les pieds crissèrent sur le carrelage dans un cri atroce.
    La gamin obèse, affolé, fit volte-face. Adoptant le même instinct qu’un animal sauvage coincé, il devint… farouche. Lilian ne connaissait pas son pouvoir, et s’en fichait éperdument.
    Dans l’attente de la manifestation du puissant pouvoir de la gamine, le goret s’était plaqué contre le mur, les paupières mi-closes. Il fut déçu. Lilian ne fit rien. Non contente de son effet, elle l’acheva de ce regard qui transperce sans voir. Alors le gamin fit l’expérience dérangeant et peu agréable de devenir néant. Aux yeux cobalt de la jeune fille, il n’existait tout simplement pas.

    A peu près satisfaite, la gamine blonde se rassit, résignée. Il était trop tôt. Elle jeta un coup d’œil au garçon aux réflexes incroyables. Il mettait une énergie appliquée à réduire son pain en morceau. Lilian considéra la tranche qu’il restait sur son plateau, intacte. Puis son regard se posa de nouveau sur le garçon. Elle détourna les yeux et, sans le regarder, elle transféra son morceau de pain de son plateau à celui de son voisin cendré.
    Qu’il considère ce geste comme il le voulait, elle le prit comme un remerciement certain pour avoir arrêté le projectile, même s’il l’avait fait par réflexe.
    C’était la seule chose qu’il aurait, et de la part de Lilian, c’était déjà beaucoup.
    Puis, se surprenant elle-même, elle prononça un mot:

    « Bientôt… »

    Le regard fixé sur la pendule maudite.


Dernière édition par Lilian le Dim 16 Mai - 12:36, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. Icon_minitimeMer 17 Fév - 2:24

      Alice se regarde
      Alanguie sur son plume
      Elle a tant flotté dans l'éther
      Qu'elle arrive à la lune


      La réplique avait fusé , nette . D'un ton songeur , le garçon avait indiqué l'heure puis s'était détourné , naturellement . Ne simulant rien , il venait tout simplement de prouver a son adversaire qu'il n'avait absolument rien a foutre de ce qu'il avait pu lui dire . La seule chose que le gris avait retenu des paroles du gras , c'était la confirmation du nom de l'illustre brunette , et son pouvoir . Songeur , il avait donc entreprit une activité sensorielle pour se donner matière a réfléchir sur l'étendue du pouvoir de ladite Lillian . La maitrise de la gravité , c"était quelque chose .
      Oui , mais quoi ?
      Fixant intensément la croute de son pain adoré , en totale admiration sur la faille qui se formait la ou il y avait pression , il revit au ralenti la macro miette se plier et se briser en de fines particules dorés de taille respectable , du moins assez petites pour qu'il ne cherche pas a les diminuer - encore - de volume .
      Imperturbable , l'oméga attrapa un autre morceau craquant et blond , répétant le même geste avec méthode .
      Alors que ses doigts appuyaient sur le pain au supplice , son esprit voletait , agile papillon , sur la trame de ses pensées .
      La gravité ...
      Elle pouvait donc se rendre lourde ou légère , faire voler des objets , coller des humains au plafond ? Intéressant . Et lui était - il possible d'augmenter la gravité pour faire tomber ce qui était déjà en haut ?
      Une image de pluie de météorites s'imposa a lui , il cilla , un sourire dans les yeux .
      Cette vision simpliste lui plaisait assez .
      Pourquoi se compliquer la vie ?
      Parce que Curve .
      Et ca , c'était la plus belle des argumentations .

      Relevant le nez du champ de mine dévasté qu'était devenu son plateau , la ' plus belle des argumentations ' releva la tete , percevant le souffle court et précipité du gras , visiblement affolé . Ou en colère . A vrai dire , son visage distendu était contorsionné d'une telle facon que le cendré ne put retenir un mouvement du sourcil droit , qui vint former un arc de cercle légèrement au dessus de son arcade sourcilière .
      Il faisait peut-être une crise d'asthme . Pauvre chou .
      il fallait l'achever .

      L'explication pourtant , était simple . Notre innocent et adorable moutard avait entrepris de refaire son magnifique demi cercle autour de lady Lillian , cherchant a la fuir le plus dignement possible , tachant de la suivre des yeux sans croiser son regard . Et le lapin prudent avait vu le loup ... Bouger .
      En fait , la demoiselle n'avait fait que reculer sa chaise , d'une facon si élégante et féminine que le second sourcil du cendré vint rejoindre son colocataire pileux . Une torsion infime des commissures de ses lèvres , Curve s'autorisait un air facial faussement perplexe , mais visiblement sournois .
      De quoi affoler le gamin qui , plaqué contre le mur et la graisse en tremblotte , ne savait pas lequel des trucs monstres il fallait surveiller . Le rat de laboratoire ou la princesse gravité ?
      Uh , choix difficile . il choisit avec simplicité le compromis le plus adaptés aux héros de son genre : il poussa un barrissement affolé , et chercha a fuir , tout en restant collé au mur .
      Spectacle tellement grotesque que la moitié du réfectoire partit dans un rire général .
      Et Merde .
      Une fois le gamin disparu , les regards se tournèrent tous , comme aimantés , vers le rat et la princesse .
      Double merde .
      On avait peur de la demoiselle , mais on ignorait encore Curve . Celui ci , sur la défensive , para toute éventualité d'approche : son corps crépita brutalement , comme si un brasier prenait feu sous ses pieds . Sa peau laiteuse palit encore , ses yeux passèrent au noir intense , ses cheveux s'envolèrent avec style .
      L'effet fut quasi immédiat .
      On déglutit bruyamment , détournant le regard , et chacun prit soin de regarder son assiette et de fermer sa gueule .
      Le calme régna un court moment dans la cantine , qui se vida bien plus vite .
      Les yeux fermés , Curve bénit le ciel - et son pouvoir - de ce court instant de paix .
      Certes , il avait du passer pour un gros vantard qui cherchait a se faire passer pour le méchant mystique . Mais au moins , on lui fichait la paix . Et a vrai dire , le fait d'occuper la table de la star locale , Lady Gravité , arrangeait largement ses affaires .
      On la connaissait pour le cataclysme créé récemment et son passage chez la tyrannique alpha . Le garçon qui siegait avec elle ne pouvait qu'être de la même espèce .
      Une vague de vanité pure lécha le corps du garçon , qui en profita avec indécence .
      Pour une fois qu'il pouvait craner mentalement , star de son petit théâtre cérébral , il n'allait pas se priver .
      Il parvint même a regarder la reine de la fête sans raideur sous jascente , gardant un visage fermé mais pas hostile .
      Quel progrès .
      La prochaine fois il tenterait de calmer l'orage qui crépitait dans ses iris .
      Pure utopie .
      Comme si Curse pouvait avoir l'air normal et inoffensif .
      Il ne savait même pas faire semblant .

      Se produisit alors deux miracles simultanés , qui laissèrent le garçon perplexe... Et plus que surpris .
      La demoiselle ouvrit la bouche , lui laissant le privilège d'entendre sa voix . Fluette , déterminée , laissant entrevoir un monde a l'image de celui du garçon . Qui ne trouva rien de mieux a faire que ... Ne rien faire .
      Opiner ? Brave petit pantin . Répondre ? Et quoi , au juste ? Sourire ? L'idée le répugnait . Ne rien faire , c'était bien ca . Il maitrisait .
      Avoir l'air antipathique sans prendre une apparence patibulaire .
      Magnifique , quel comédien .
      Un si bon acteur , immergé dans son role , qu'il en oublia son aura mystique lorsque la gamine lui fit part d'une offrande .
      Mmh .
      Non . Pas une offrande , on offrait cela aux divinités . Fixant le morceau de pain , le garçon ne réalisa absolument pas ce qui venait de se passer , tout absorbé qu'il était dans la recherche méthodique du mot qui qualifiait ce ... Don .
      Don . Présent . C'était ca oui .
      Bien qu'insatisfait , l'oméga se saisit du présent , recherchant encore le mot qui pourrait qualifier ce geste .
      C'est alors qu'il tilta .
      Redressant la tete , il posa son regard sur la chevelure cacao de la demoiselle , qui avait eu l'extrême obligeance de ne pas le suivre des yeux pendant son débat mental , et sans doute , pathétique .
      Il ne sut s'il en était soulagé ou pas .
      Entre ses doigts , le premier cadeau qu'elle venait de faire depuis qu'elle était ici .
      Entre ses doigts , le premier cadeau qu'on lui faisait a lui .
      Honoré , il pressa la croute luisante avec délicatesse , trouvant que ce morceau convoité était beaucoup trop précieux pour finir en hachis , mêlé avec du pain ordinaire.
      Il hésita une fraction de seconde , comme s'il allait commettre une ignominie .
      Comme si le simple roturier allait courtiser la reine .
      Courtiser la reine , oui ..
      Flirter avec les étoiles .
      Un sourire naquit entre ses lèvres , et il mordit dans le pain , dans toute son indécence .
      Quitte a se damner , autant le faire avec classe .
      Voguer aux enfers , oui ,,,
      En compagnie de Lady Gravité .


      Malsaine alchimie.
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MessageSujet: Re: « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. Icon_minitimeMer 17 Fév - 16:04

    Tu diras que estoy loco
    Y es verdad que estoy loco…


    Considérant le gamin obèse complètement affolé, l’image de goret qu’elle s’en était fait s’effaçait, remplacée par celle d’une assiette sur laquelle reposerait en équilibre précaire une masse gélatineuse. Tremblotante et visqueuse, cela lui correspondait tout à fait.
    Satisfaite de sa subtile comparaison, un fin sourire aux lèvres, Lilian rapprocha sa chaise de la table, prenant toutefois garde de na pas effleurer le garçon cendré. Cela n’aurait certainement plus à aucun des deux. Elle avait vaguement vu le sourcil gauche du garçon s’élever gracieusement sur son front, après le recul crissant de sa chaise. Cela lui avait plut? Intéressant.
    Lui et son vent magistral, Elle et son attention délicate pour le flan gélatineux…
    Les regards étaient fixés sur eux, et les hypothétiques projectiles semblaient moins engagés à présent.
    La gamine décida qu’elle préférait anéantir complètement cette détermination, plutôt que la laisser couver telle des braises sous leur tapis de cendre.
    Elle changea de position sur sa chaise, orientant légèrement son buste vers l’assemblée du réfectoire, qui retenait son souffle. Lilian se délecta un moment de son effet, et quand il commença à se dissiper, elle fit un geste.
    Elle se leva à demi, les paumes appuyée contre la table avec légèreté, mais qui témoignait de son sérieux. Et d’un léger mouvement de tête, elle balaya du regard toute la populace d’un regard dédaigneux et dissuasif, telle une reine considérant son peuple avec mépris.
    L’effet fut quasiment immédiat. Les regards se détournèrent, et dépités, les pseudo-terroristes jetèrent les armes. Cependant, il n’y avait qu’elle qui causait ce découragement.
    Les autres s’intéressaient toujours au garçon cendré.
    Celui-ci l’avait compris.

    En parfait asocial prévenant, il préféra parer à toute éventualité d’approche, et fit quelque chose de particulièrement… décourageant pour les tyrans en herbe souhaitant lui imposer leur domination minable.
    D’un seul coup, il sembla irradier une puissance hors du commun. Une vague de chaleur traversa la pièce, alors que le corps du garçon crépitait d’une étincelle malsaine et ostensiblement dangereuse. Ses yeux gris acier noircirent, prenant la couleur d’un ciel d’orage, et ses cheveux cendrés s’envolèrent en tous sens, balayant son visage marmoréen.
    L’effet fut à nouveau immédiat, et l’on déglutit bruyamment tout autour d’eux. Un concert de froissement de tissu et de retournement de chaise, dos aux deux éléments dangereux.
    C’était finis, à présent ils étaient fichés tous les deux. Mais au moins, on leur ficherait le paix.
    Encore sous le choc, sans n’en laisser rien paraître si ce n’est une lueur dubitative dans ses yeux, la jeune fille blonde se rassit. Et constata que ses cheveux, obéissant à la loi imposée par l’électricité statique, s’étaient dressés sur sa tête. Elle qui se coiffait déjà avec tellement de négligence, elle ressemblait maintenant à une espèce de hérisson anti-gravité. Un hérisson aux dents pointues.
    Pour une raison qu’elle ignorait, le garçon sembla infiniment satisfait, et même fier de lui. Une pointe d’orgueil se lisait dans sa position, et si elle ne savait à quoi elle était due, Lilian ne s’en formalisa pas pour autant. Après tout, il faisait ce qu’il voulait.
    L’esprit analytique de la gamine voulut absolument placer une image sur le dos du garçon. La première qui lui vint, fut celle d’un loup. Un loup gris au regard implacable, solitaire et intouchable, magnifique dans son mépris impitoyable du genre humain.
    Définitivement, cela lui allait plutôt bien.

    Lorsqu’elle annonça qu’ils pourraient bientôt sortir de ce calvaire, il ne fit ni ne dit rien. Ce qui n’étonna pas la gamine plus que ça.
    En revanche, le fait qu’elle lui donne sa tranche de pain sembla le perturber bien davantage. Il sembla chercher une signification à ce geste incongru… Elle venait de donner quelque chose à un inconnu? Elle? Elle qui ne donnait rien ni ne partageait rien, la parfaite incarnation de l’égoïsme brut…
    Des gloussements nerveux détournèrent l’attention de cette dernière. Merde alors, le garçon n’avait pas réussi à faire fuir la volaille. La bande de filles semblait même le trouver encore plus séduisant après ça… Il est vrai que le pouvoir attire. Lilian, ne voulant provoquer un compromis… gênant, ne dis rien.
    Si elles étaient persuadées qu’elle pouvait s’enticher d’un parfait inconnu en dix minutes dans un self bondé à l’atmosphère moite, elles pouvaient directement aller se pendre.
    Cela aurait fait quelques rebuts en moins.

    Elle se rassit, droite, mais moins raide. Les muscles de son dos se détendirent lentement. Elle aurait presque put paraître normale après cela. Mais ses mains, trop plaquées contre la surface place de la table, la trahissaient largement.
    Du coin de l’œil, elle vit le garçon hésiter sur la conduite à tenir face à son présent. Le manger serait-il considéré comme un outrage? Comme un crime lèse-majesté?
    La gamine avait beau mépriser le monde entier, elle ne se considérait ni comme une princesse, ni comme une reine. Encore moins comme quelqu’un d’important.
    Le « loup » observa longtemps son morceau de pain, sous toutes les coutures, puis avec un sourire à la limite de l’indécence, il mordit dedans avec application.
    La jeune fille, plutôt satisfaite de voir son immense faveur acceptée, se retourna au moment ou un idiot téméraire avait décidé de mettre fin à sa vie. Elle vit arriver sur elle dans un superbe lancer rectiligne, une barquette de crème au chocolat. Charmant.
    Avant même qu’elle ne pense à réagir, son pouvoir s’était activé, et la mousse chocolatée descendit brusquement dans une trajectoire parfaitement verticale, à quinze centimètres d’elle. Elle s’écrasa au sol avec violence, explosant sous le choc avec le carrelage. Une magnifique rosace chocolatée ornait le sol aux pieds de la demoiselle blonde.
    Celle-ci, mi-furibonde, mi-dédaigneuse, n’eut aucun mal à repérer le fauteur de troubles.

    « Dommage. »

    Dépité, le stupide gamin se rassit, pensant qu’il avait échappé au châtiment. Même si tel avait été le cas, il avait raté son coup. Si toutefois sa cible avait bien été Lilian et non le garçon cendré à côté.
    Le regard de la jeune fille s’assombrit, prenant la couleur de l’océan courroucé.
    Elle se força pourtant à se rasseoir sans histoire. Les bêtas allaient arriver, elle n’avait que modérément envie de se retrouver chez Lisa Carter une seconde fois en si peu de temps.
    Et puis l’autre asocial s’y serait certainement retrouvé aussi.
    Lilian lui lança un regard désespéré. Elle commençait sérieusement à en avoir assez de cette situation ridicule. Entre les poules peu discrètes qui fantasmaient sur la relation cachée des deux asociaux, et les trop nombreux crétins qui tentaient l’impossible en plusieurs missions commando vouées à un échec évident, elle ne savait ce qu’elle préférait.
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MessageSujet: Re: « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. Icon_minitimeMer 17 Fév - 16:57


      Midi vingt - cinq .
      Encore cinq minutes .
      Comme de coutume , le regard du cendré avait été tout naturellement attiré par la pendule malicieuse , qui visiblement ne les avait pas encore pris en pitié . Attendre , encore . Cinq minutes . Au fond , Curve se surprit a penser que le temps passait assez vite . Ou plutôt , a une vitesse acceptable . Disons que le temps semblait passer plus vite lorsque l'on se montrait en spectacle en chassant de la cantine un gras et sa peur phobique de Lady Lillian . Et a vrai dire , l'oméga prenait un malin plaisir a voir que d'un simple geste , la petite pouvait faire taire toute la populace qui stagnait ici , entre deux bouchées du met ignoble qu'ils consommaient .
      C'était ... Amusant .
      Oui , Curve venait de se découvrir une nouvelle passion : capter le moindre geste de Lillian et aussitôt , voir ce qu'il engendrait . Elle provoquait la peur , l'angoisse du futur , la terreur chez des omégas qui sans doute , avaient un pouvoir , un age ou une carrure supérieure a la sienne . Eux qui d'habitude , se sentaient invincible avec leur bande d'amis supporters , les voila réduits au silence .
      il pouvait les entendre de sa place , marmonnant un plan de vengeance stupéfiant et sanglant , ou la gamine serait humiliée et imploreraient leur pardon a eux , devenus héros de l'orphelinat .
      Quel scénario original .
      Il en serait toujours ébloui .Comme si le fait de vivre dans un simulacre de mini appartement , un studio minuscule faisant office de chambre personnelle , un espace si contigu et étriqué qu'il en influait aussi sur leur encéphale , réduisant leur imagination a la taille risible d'un cube minuscule , clone narquois de centaines d'autres stagnant au fond fond des têtes blondes et stupides de ces moutards incultes .
      Oui , on chuchotait avec passion et fureur , poings serrés et mâchoire crispée , rouge aux rouges et yeux sombres , préparant le coup du siècle avec des amis optimistes qui opinaient , une lueur bovine au fond du regard .
      Et des que le sujet du tabou bougeait un muscle , on fermait sa gueule , et ce qui se reflétait dans les yeux des gosses obtus n'était plus de la rancune mais de la peur .
      A l'état brut .
      Le cendré s'en repaissait .
      Comme il aimait voir ces petites boules gonflées d'une pitoyable arrogance se réduire tout a coup en dé a coudre tremblotant et soumis ...
      Un vrai régal .
      Il posa ses doigts au fond de son plateau , formant avec les miettes éparses , un tas net et soigné .
      encore quelques minutes ...

      Un bruit , presque inaudible , détourna son attention .
      Ses mèches grises danserent autour de son visage fin lorsqu'il tourna la tete , a temps pour apercevoir une barquette en plastique semi opaque voler vers leur table . D'un calme olympien , il prit le temps de se demander s'il pourrait l'éviter , ne comptant pas sur son pouvoir capricieux pour l'aider . Tel un elfe dont il avait volé l'apparence , il eut pourtant comme une intuition , et ses magnifiques yeux de glace se posèrent a l'endroit même ou la barquette rebondit , comme repoussée par une aura matérialisée en écran protecteur , et s'exposa au sol dans une gerbe onctueuse de dessert lacté a la couleur cacao .
      Curve eut alors une réflexion tout a fait ... Curvienne .
      Il délaissa le pourquoi du comment , songeant a ce même dessert : quel gout avait - il ? L'aurait - il aimé ?
      Apres quelques secondes de réflexion , il finit par opter pour sa vénération totale au féculent essentiel qu'était le pain , et daigna donc s'intéresser aux causes de ce geste , ainsi qu'aux conséquences .
      Le fautif était cerné par le regard de Lillian , il n'eut pas a le chercher du regard . Penaud , le gamin n'osa relever la tete , rouge de confusion mais fier comme un paon d'avoir osé .
      Ah oui , en effet . Il attendait une coupe , peut être ?
      Le sujet étant clos avec un majestueux ' dommage ' empli d'une morgue sournoise , le cendré délaissa donc immédiatement le sujet qui ne méritait pas sa constante réflexion . C'était un thème inintéressant a étudier . Autant plancher sur quelque chose de plus... Curvien.

      Ce qu'il vit alors l'emplit d'une vague de joie pure .
      Il se releva , attrapa son plateau et vola vers le fond de la salle , évitant avec adresse la nuée chocolatée étalée sr le sol . Il était , enfin , midi et demie .
      La fin du supplice .
      Il poussa la porte de sortie quans l'aiguille des minutes se posait lentement sur le six .

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MessageSujet: Re: « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. Icon_minitimeMer 17 Fév - 17:41

      Lorsqu’un léger frisson vint secouer ses épaules, Lilian se rendit compte qu’elle sentait le regard implacable du garçon posé sur elle. Elle ne s’en formalisa pas, et pour une fois, ne trouvais même pas cela dérangeant. Sans doute le fait qu’il ait réussi à impressionner de sa morgue et de son pouvoir une blasée telle qu’elle, influait grandement sur sa tolérance face au loup solitaire.
      Lui au moins, ne ressemblait pas à un roquet.
      Même un chien de race n’aurait en rien entamé son indifférence, essence même de son être. En revanche un loup, animal sauvage splendide et farouche, était vraiment intéressant.
      Ne voulant toujours pas crée de quiproquo dérangeant, elle se contenta d’observer la salle et le genre humain qui la saturait.
      Un vague souvenir remonta à la surface, évoquant un écran de téléviseur sur lequel s’agitait des personnages laids, jaunes aux yeux globuleux. C’était une vieille série télévisées qui passait très régulièrement. Elle caricaturait la société et exagérait ses défauts sans tabou… Quel était son nom déjà… Les Simpsons? Oui. Avec cette musique lancinante, insupportable au bout de la dixième seconde, et ces voix à en retourner les estomacs. Elle n’avait jamais apprécié, et pourtant lorsqu’elle avisa tout ce peuple agglutiné dans une même pièce, à parler de sujets inintéressants et ridicules de naïveté, elle ne put s’empêcher des les habiller d’une peau jaunâtre et de les affubler de paire d’yeux globuleux et inexpressifs.
      La vision de cette bande de gosses hypocrites, vantards, gueulards et dégoûtants, caricaturée sous cette forme lui arraché au même moment un sourire mauvais et un haut-le-cœur.

      Le cendré les observait aussi. Seulement lui semblait évaluer leur réaction face à Lilian, et jusqu’à présent, il n’avait pas été déçu. Lui non plus d’ailleurs, ne laissait indifférent. Sa démonstration précédent lu avait valut une forme de respect haineux, venimeux, il s’en délecterait certainement.
      Pendant un instant tout à fait incongru, vint à Lilian une question parfaitement stupide et absolument pas dans le contexte: Les bêtas qui l’avaient accompagnée, ou mangeaient-ils?
      Ne trouvant la réponse d’elle-même, elle se désintéressa de sa propre question, qui n’avait d’ailleurs aucunement lieu d’être.
      Peu importe, ce genre de réflexions ne la menait à rien.
      Le cendré s’amusait avec les miettes de son plateau en attendant que soit passées les cinq minutes fatidiques. Il sembla songer à quelques questions superficielles pendant qu’elle anéantissait du regard le représentant du groupe de fanatiques terroristes. Il avait osé…
      Mignon.
      Peut-être espérait-il une récompense de la part de Lilian?
      Oh, oui. Cela se voyait dans ses yeux comme une tache de suie sur une chemise blanche. Il voulait la voir s’incliner. Peut-être aurait-elle dû s’agenouiller devant lui, implorer son impérial pardon, ramer à ses pieds comme une serpillère usagée… Peut-être aurait-elle dû le prier d’essuyer ses chaussures sur elle comme sur un paillasson…
      Seulement, elle n’en avait pas très envie.
      Bien qu’elle incarnât par moment la force d’inertie elle-même, elle n’avait jamais été encline à la soumission pure et simple.
      Ce qui était trop dégradant à son goût, elle y pensait, l’évaluait, et le laissait aux autres. Qu’ils se battent donc pour ce présent. Qu’ils s’entretuent et elle serait seule, en paix. Elle savait qu’au fond de son cœur s’agitait la désir égoïste de vivre seule au monde.
      La solitude ne lui avait jamais pesé, tout du moins, elle refusait de l’admettre.

      Elle mit un certain temps à réagir. Elle sentit une mouvement vif dans son dos, et le temps qu’elle se retourne, le loup solitaire volait élégamment vers le fond de la salle, plateau en main. Le voyant bientôt arriver à la sortie, Lilian saisit son plateau vivement, et enjambant la flaque peu ragoutante de crème au chocolat dont elle était l’artiste auteur, elle s’élança à son tour vers le fond de la salle, trottinant sans s’en rendre vraiment compte. Médusés, les autres gamins, semblables à des carpes, les regardèrent passer tous les deux sans rien dire ni faire. La gamine blonde jeta quasiment son plateau au point spécifique, puis s’avança à vive allure vers les portes battantes maudites.
      Elle avisa le garçon qui ne les avait pas encore atteinte, quelques mètres devant lui, et soudain prise d’une impulsion futile, idiote mais euphorisante, elle se mit à courir, dans le but de les ouvrir avant lui. Au moment ou il effleurait leur surface lisse du bout des doigts, elle bondit en avant, plaquant la paume de sa main contre le battant qui s’ouvrit la volée, et s’éjecta en dehors de self.
      Derrière les deux asociaux, les lourds battants se refermèrent sur une centaine de visages abasourdis, tandis qu’un large sourire impénétrable barrait le visage de Lilian.
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MessageSujet: Re: « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. Icon_minitimeMer 17 Fév - 18:15


      Enfin .
      Quelle victoire .
      Acceleant le rythme déjà soutenu de son allure souple , le cendré ne tarda pas a rejoindre le plan de travail ou l'on posait son plateau , et le reste de ces débris alimentaires , le plus souvent empilé avec style par de futurs artistes de la sculpture sur purée .
      Mmh , adorable .
      Cynique , le garçon fit glisser son plateau pigmenté de miettes , et détourna le regard , retirant ses doigts juste a temps . Lady Lillian venait de jeter son plateau avec une douceur rare . Il toisa ses doigts qu'il plia et déplia , avec la pensée tendre qu'il les aimait beaucoup et qu'il aurait été assez .. Ennuyé si elle lui aurait coupé .
      Détournant son attention de ses mains aux doigts fins , Curve reprit sa marche féline vers la sortie , précédé de la demoiselle brune . Focalisés tous deux sur un point donné : la sortie salvatrice .
      Sauf que ...
      Elle se mit a courir .
      Le garçon faillit en piler de surprise . Elle était bien la dernière que Curve aurait soupçonné de s'abaisser a un simulacre de .. Jeu . Car en effet , elle le doubla a vive allure , glissant a demi sur le carrelage rendu glissant par la graisse qui s'y incrustait , et lui jeta comme un regard en coin quand elle posa ses mains sur la porte , qu'elle ouvrit a la volée .
      Une seconde avant lui.
      L'ébauche d'un sourire aux lèvres , il se glissa dans l'espace qui se refermait bruyamment , ignorant les innombrables regards interloqués , presque choqués , qui lui brulaient la nuque .
      Lady Lillian , l'indomptable .

      Jetant un regard circulaire aux alentours , le gris eut tot fait de reconnaitre quelques bétas en fonction devant la cantine , brandissant leur petit pistolet a impulsions électriques comme s'il s'agissait d'une kalachnikov. Bah voyons , a quand la guerre des étoiles ?
      En revanche , il y avait autre chose . De plus .. Visqueux .
      Qui parvint même a arracher un soupir au cendré .
      Le gras et sa bande .

      Accompagné de Lillian qui cavalait toujours , il se rapprochait , sentant l'affrontement inéluctable dans ce petit couloir étroit .
      Qu'importe , il était prêt .
      Sauf que l'attaque se déroula sans même qu'il s'en rende compte , d'une façon tellement gamine qu'il ne prit même pas cette offensive pour une attaque .
      Un gamin tendit le pied .
      Lillian , en pleine course , buta dessus .
      Et lentement , son corps bascula en avant , prêt a s'écrouler sur le sol froid comme la pierre .

      Curve , a ses cotés , la regarda chuter .
      Hésita l'espace d'un instant , placide .
      Comme s'il décidait , devant son armoire , si demain il mettrait une chemise blanche , ou noire .
      Et finalement , il tendit la main , implacable , et ses doigts se refermèrent sur la fine ceinture que portait la fillette a la taille .
      il n'eut même pas besoin de tirer . La gamine , a l'aide de ce bref support , se rétablit d'instinct , souple comme un félin .
      Lorsqu'elle fut de nouveau droite , il avait déjà desserré les doigts , et pointé son index sur le pied en appui du fautif .
      Ce dernier poussa un glapissement , le mollet électrise .
      Et il effondra , sa jambe ayant ployé sous le choc .

      Le cendré n'en attendit pas plus et s'éloigna tranquillement , mains dans les poches .

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MessageSujet: Re: « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. Icon_minitimeMer 17 Fév - 19:03

      Le jeune fille se réceptionna sur ses deux jambes légèrement pliées pour amortir le choc d’arrivé. Ses côtés, le garçon cendré qui avait franchit les portes une seconde plus tard, profitant de l’espace qu’elle avait crée avec sa force quasi-nulle. Mais il était fin, il n’eut visiblement aucun problème pour se glisser dans l’interstice.
      A peine remise, Lilian se remit en marche, et même en course. Courant comme une dératée, elle ne prêta même pas attention au goret adossé au mur, ainsi qu’a sa bande ridicule de gosses en mal de sensations fortes.
      Elle ne les vit tout simplement pas, et ne se rendit compte de leur présence que lorsqu’un jambe trainant nonchalamment au milieu du couloir vint l’en informer de façon assez… brutale.
      Lancée à pleine vitesse, elle n’eut même pas le réflexe de faire un bond.
      Sa cheville accrocha le mollet flasque, et comme un film passé un ralenti, elle chuta lentement, ses yeux s’écarquillant à l’approche inévitable du sol carrelé, qui semblait à cet instant particulièrement dur et froid.
      Se préparant au choc, tous ses muscles se crispèrent dans un mouvement de défense inutile. Hypothétiquement inutile parce que cela ne l’aurait pas empêché de s’étaler lamentablement, véritablement inutile puisqu’au final, elle ne toucha jamais le sol autrement que de ses pieds.
      Elle aperçut vaguement la présence du cendré à côté, elle sentit son corps frêle bouger, sa main droite la saisir de façon invraisemblablement délicate.
      Les réflexes de Lilian réagirent au car de tour.
      Fort de ce bref support, le pied droit de la gamine revint de lui-même devant elle, et y prenant appui, il fit un léger bond, sauta au-dessus de la jambe épaisse et se réceptionna cinquante centimètres plus loin.
      Elle se retourna à demi, et eut le temps de voir le garçon se retourner, l’air profondément ennuyé, et de pointer son index sur la jambe fautive.
      Le goret à qui elle appartenait hurla de douleur quand la morsure électrique atteint son mollet flasque.
      Lilian tenta un instant de se remémorer ses règles élémentaires de physique… La graisse était-elle un conducteur?
      Visiblement, oui.
      Et au vu de l’expression agonisante du môme obèse, elle était même un excellent conducteur.
      Voilà qui était intéressant.

      Il fallut vingt secondes. Vingt secondes complètes pour que l’un des bêtas réagisse à toute la scène qui venait de se dérouler devant ses yeux. Si son temps de réaction fut lent, sa réaction, elle, ne le fut pas. Menaçant, il braqua son pistolet sur les gosses, voulant tous les viser à la fois. Il arborait une expression particulièrement patibulaire. S’il n’avait pas été bêta, Lilian l’aurait surement étiqueté comme dangereux psychopathe, bien qu’en théorie, l’un n’empêche pas l’autre.
      Elle le reconnut, quelques secondes plus tard.
      C’était un des deux qui l’avaient accompagnée au réfectoire. Il n’avait rien dit de tout le trajet, mais sa mâchoire crispée et la noirceur de ses iris en disait long sur ce qu’il pensait d’elle.
      D’ailleurs en cet instant, il devait certainement faire le rêve plaisant d’étriper la gamine de ses propres mains, répandant ses boyaux sur le carrelage bien blanc…
      Plutôt gore, comme image.
      Le voyant approcher d’un pas lourd, mais non moins menaçant, la gamine fit volte-face, se retrouvant nez-à-nez avec le cendré. Le contournant légèrement pour se retrouver derrière, elle effleura sa chemise du bout des doigts en le poussant légèrement, pour l’inciter à courir.
      Le couloir était vide devant eux.
      Derrière eux, les portes battantes maudites, le bêta qui voulait leur peau, le gras et sa bande de demeurés.
      Charmant tableau.

      Elle reprit sa course là où elle l’avait laissé, espérant que le garçon n’était pas masochiste pour rester planter là sans rien faire. Et pas assez stupide pour utiliser son pouvoir sur un bêta…
      En aucun cas, elle ne voulait entendre parler de conséquence.
      Il avait donc intérêt à courir.
      Et puis, il devait être aussi élégant qu’un animal sauvage quand il courait…
      Aussi élégant qu’un loup.
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MessageSujet: Re: « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. Icon_minitimeMer 17 Fév - 19:36


      Il ignorait encore pourquoi il l'avait aidé .
      Défendue , même .
      L'entendue de sa trahison envers lui meme ne lui effleura l'esprit q'un bref instant , avant qu'il ne la chasse dans un battement de paupières . Ce qui était fait était fait . Inutile de tergiverser dessus pendant une demi heure . Curve se redressa donc , balaya la bande de gamins agglutinés qui ne toisaient . Certains avaient levé le poing en sa direction , mais des qu'il croisèrent son regard , transformèrent leur geste en mouvement malhabile pour se gratter le haut du crane.
      Il les toisa avec dédain , et s'apprêta a partir .
      Lorsque soudain , un bêta bougea en vociférant .

      Le pistolet électrique en main , il braillait comme un tordu , agitant son arme en cherchant a le pointer , lui et elle . Le cendré comprit rapidement que ce bêta avait attendu en regardant la scène , hésitant a intervenir . Il espérait que les gras flanqueraient une rouste a la petite brunette .
      Il avait mal parié , et cela l'irritait .
      Immobile , Curve le toisa un moment , dénué d'expression , songeant a son arme . Lui meme était composé électricité , a cause de son pouvoir . Pouvait -il absorber le feu que cracherait l'arme ? Pouvait - il s'en nourrir ?
      Dans un accès de masochisme , il voulut une réponse a sa question , se prépara a avancer vers son supérieur .
      Lillian lui bloqua la vue , le contourna souplement , rompant son étrange transe .
      Il se retourna quand elle effleura sa chemise .
      Le garçon suivit des yeux les gras qui cherchaient a s'enfuir , et détala , une lueur moqueuse au fond des yeux .
      La danse des obèses était intéressante a voir , mais pas autant que la brunette .
      Son choix fut vite fait , il accéléra .

      A longues foulées , il rejoignit donc sa compagne de tablée , et évalua la distance qu'il restait pour que le couloir de la cantine se sépare en plusieurs branches , leur libérant l'accès a tout l'Orphelinat pour se cacher . Confiant , le cendré maintint son allure , pendant que le béta flanquait une rosée aux boules de graisse . A moins qu'il ne les interroge sur le compte des deux cas sociaux que lui et Lillian formaient ?
      Distrait , il glissa sur un emballage de kinder , et se rétablit dans un bond léger et silencieux .
      Devant lui , le couloir se divisa en trois branches .
      Sans hésiter , il tourna du coté de Lillian , l'influençant par la meme occasion pour qu'elle fasse de même .
      Elle n'avait pas vraiment le choix , c'était ca ou le percuter .
      Le garçon déboula donc dans le couloir principal menant aux salles communes , désertes au moment du repas .
      Il penetra sans hésiter dans la plus grande qui ne disposait d'autre porte .

      En son sens , les betas étaient plutôt intelligents . Du moins , respectablement . Ainsi , ils chercheraient deux fugitifs dans des endroits exigus , mal famés et ou ils ne devraient pas être . Jamais il n'iraient voir dans une pièce ouverte a tous les regards , dépourvue de porte ou de sortie de secours . C'était .. Statistiquement prouvé .

      Pilant après avoir dépassé l'encadrement de la porte , il alla sans s'arrêter vers la grande baie vitrée qui éclairait la pièce et son couloir attenant . Posa ses mains sur la vitre . Examina l'extérieur . Puis , leva une main , attrapa la poignée , et tira .
      La porte fenêtre s'ouvrit dans un léger chuintement , devant l'enfant médusé .
      D'habitude , les betas verrouillaient ou surveillaient étroitement ce lien vers l'extérieur . Et Curve ne se souvenait que trop bien des seules sorties dehors qu'il avait pu faire : entouré de centaines d'enfants , surveillés par une douzaine de bétas et les alphas au complet .
      Il fouilla , perplexe , dans sa mémoire .
      D'ailleurs , avait - il déjà pu sortir seul , une seule fois ?
      Il tourna la tete , tombant presque nez a nez avec Lillian .

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MessageSujet: Re: « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. Icon_minitimeMer 17 Fév - 20:40

      Avec une bonne minute de retard, la question évidente qu’elle aurait dû se poser dès le départ vint le tarauder. Pourquoi donc le cendré l’avait-elle aidée?
      Un élan d’héroïsme?
      Une chose quelconque qu’il obtiendrait en échange de son aide, de l’argent, sa reconnaissance, un rôti fumant pour remplir son estomac que seules trois tranches de pain faisaient fonctionner?
      Au fur et à mesure qu’elle y pensait, ses pensées dérivaient. Lorsqu’elle commença à songer qu’il voulait certainement qu’elle lui décroche la lune, elle coupa net la connexion avec son esprit embrumé.
      Focalisant toutes ses pensées sur le mouvement de ses jambes, et tout ses forces dans sa course.
      Grâce à de longues et élégantes foulées, le garçon la rejoint en peu de temps. Plutôt qu’un loup, il évoquait davantage une gazelle lorsqu’il courrait. Fin, racé, efficace.
      A côté, Lilian faisait bien pâle figure. Mais après tout, elle n’avait jamais voulut être ne gravure de mode, ni même athlète ou coureuse de fond.
      Bien que courir vite soit plutôt utile pour une Oméga recherchée, elle ne pouvait le nier…

      Quelque part derrière elle, elle perçut les glapissements gras du goret et sa bande, qui se prenaient une sacrée dérouillée par le bêta. S’il en avait la férocité, il n’avait pas la beauté d’un animal sauvage, mais n’en restait pas moins efficace face aux omégas obèses, terrifiés.
      Au bout d’un laps de temps relativement court, les deux fugitifs se retrouvèrent à l’embranchement de plusieurs couloirs, menant au reste de l’Orphelinat.
      Lilian ralentit quelques peu, mais ce ne fut pas le cas du cendré qui venait dans sa direction, apparemment déterminé à la percuter si elle ne réagissait pas vite.
      Elle qui détestait prendre des décisions, voilà qui lui allait parfaitement.
      Contrainte, forcée, et absolument satisfaite de l’être, elle s’orienta vers le couloir indiqué par le loup solitaire.
      Ils déboulèrent dans le couloir principal menant aux diverses salles commune, lui la précédant de quelques mètres.
      Ils se retrouvèrent à nouveau face à un dilemme, et à nouveau le garçon n’hésita pas, il choisit la plus grande et la plus ouverte sur l’extérieur.
      Waw. Deux fois en deux minutes, ils venaient de prendre une décision avec un telle facilité… Il réfléchissait vite. Lilian en fut assez impressionnée, elle qui redoutait les décisions autant que les conséquences qu’elles provoquaient…
      Lui, n’avait pas peur.
      Ou en tous cas, ne le montrait pas.

      Elle s’arrêta quelques mètres derrière le seuil de la porte, considéra l’oméga qui se dirigeait d’un pas ferme vers la porte fenêtre. Il jeta un coup d’œil à l’extérieur, puis leva le bras, tira la poignée…
      Lilian fut au moins aussi surprise que lui lorsque la fenêtre s’ouvrit en grand. Habituellement, les bêtas faisaient la tournée de toutes les portes et fenêtres de l’Orphelinat, vérifiant qu’elles étaient absolument et hermétiquement closes.
      Le fait que l’une d’entre elle ait échappé à la surveillance témoignait d’une grande négligence.
      Autrement dit, il y avait une faille dans le système.
      Jugeant qu’il serait préférable d’y réfléchir à un autre moment, Lilian releva les yeux, et croisa un regard aussi dur que l’acier… et pourtant dubitatif.
      Hésitait-il sur la marche à suivre.

      Sans vraiment réfléchir, Lilian lui rendit son regard, puis le contourna légèrement et attrapa le rebord de la fenêtre. Usant de ses maigres muscles, elle se hissa au-dessus, s’accroupit sur le rebord. Un instant d’hésitation la fit frémir, puis elle sauta, se réceptionnant sur l’espèce de balcon très étroit fixé au mur, sous l’encadrement.
      L’air glacial du début d’après-midi hivernal la saisit à la gorge, et un frisson délicieusement frais secoua son échine. Enserrant son buste de ses bras, elle prit une profonde inspiration. L’air glacial pénétrant dans ses bronches la fit tousser. Elle jeta un regard rêveur au ciel chargé de lourd nuages d’un blanc sale.
      La froide lueur du ciel hivernal ajouta une teinte de glace dans ses yeux bleus, et de ce regard, elle interrogea le cendré derrière la fenêtre, sans un mot.
      Ne voulait-il pas sortir?

      Sous ses pieds, un mètre cinquante plus bas, s’étendait une pelouse givrée et dégarnie, quelques jacinthe vaillantes perçaient de leur manteau crissant et brillant d’un éclat froid.
      Elle voulut sauter sur ce tapis craquant, elle voulut sentir le froid lui mordre les pieds, le caresse piquante et lancinante de l’herbe gelée…
      Quelque chose l’en empêcha.
      Le gris ne s’était toujours pas décidé. Lui qui venait de prendre deux décisions difficiles en si peu de temps, avait-il atteinte son quota?
      Songeant qu’elle devait peut-être être encore plus explicite, la gamine blonde se rapprocha de la vitre, et de son index plié, elle tapota contre le verre, cherchant à la sortir de sa passivité.
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MessageSujet: Re: « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. Icon_minitimeMer 17 Fév - 21:12


      Dehors ...
      Le gamin , apres avoir détourné le regard , écarta le pan de fenêtre qui battait contre son bras , et s'approcha a foulées lentes du rebord du balcon a ras de sol . Posa ses mains sur la pierre froide , leva les yeux et inhala l'air glacé .
      Un frisson courut le long de son échine , un crépitement imperceptible au bout des doigts . L'atmosphère était glacée , mais limpide . Il avait l'impression que l'air était diffèrent , plus fluide , puis clair . Comme si celui de l'Orphelinat était de plomb et celui ci , de soie . Il s'en gava jusqu'à ce que ses poumons lui implorent de rendre cet air ou toute molécule d'oxygène avait été exploitée , et Curve s'exécuta , libérant la nuée invisible de toxines dans l'air .
      Il cligna des yeux a la vue de la pelouse gelée , et une folle envie lui prit de se rouler dedans , d'y plonger ses mains , sentir le gel fondre sous ses doigts , écouter l'herbe craquer sous ses pas , deviner la fonte légère du verglas par la chaleur qu'émanait son corps , deviner le ...
      CLAC.
      Retenant un sursaut , le jeune oméga baissa la tete , fixant avec le même manque d'émotion habituel , la jeune brunette qui venait de prendre la décision a sa place .
      Elle avait sauté .
      Bruyamment .
      Pensif , le garçon la suivit des yeux un moment , écouta les bruits alentours .
      Personne ne l'avait repéré .
      Apparemment , le personnel devait croire dur comme fer que leur Orphelinat était une forteresse aveugle imprenable ou il était impossible de rentrer et d'en sortir . Leur confiance était un atout pour les deux fugueurs .
      Néanmoins , le garçon restait dubitatif .
      En se cachant de la colère du bêta , ils pouvaient rattraper le coup , affirmer que ce n'était qu'un accident .
      Mais sortir ...

      Songeur , il fixa le ciel , et au loin , l'horizon qui se fondait avec la masse grise que formait la petite ville . Ville dont il ignorait le nom . En plissant les paupières , il pouvait comme aiguiser son regard , et percevait a droite , la plage . A la périphérie , une petite foret , quelques champs et plus loin , des montagnes .
      Le cendré inclina la tete , ses cheveux glissèrent sur son visage , lui effleurant le nez .
      Il les chassa d'un mouvement de la main , avant de se redresser , tachant d'immerger du flot intarissable de ses pensées , qui venaient l'inonder sous des vagues de conséquences , de probabilité , de doutes et d'émotions .
      Lady Lillian l'aida une fois encore en donnant de l'index contre la vitre .
      Il se redressa , et , comme un automate , bondit sur la margelle . Avant de sauter a ses cotés , il se retourna , jeta un bref regard a la salle qu'il quittait , puis , mu par un sentiment d'inachevé , il posa sa main sur la porte fenêtre et la tira a lui , tachant de la caler au mieux contre le battant de la porte .
      Laisser leur porte de sortie grande ouverte serait une erreur assez ... Stupide .
      Pitoyable , surtout .
      Une fois ceci fait , il se retourna et rejoignit enfin la brunette , griffée par un petit vent froid .
      Immobile et muré dans un silence rêveur , le garçon observa les lieux , statue de marbre ou seuls ses cheveux ondulaient au gré du vent .
      Et , saisi d'une impulsion , il s'accroupit et posa sa main dans un carré proche d'herbe gelée , survolant une fleur prise par la glace vorace .
      Ses doigts effleurèrent les pétales fins et verglacés avec une infinie tendresse .

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MessageSujet: Re: « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. Icon_minitimeMer 17 Fév - 23:21

      Décidemment, son esprit avait un temps de réaction vraiment long aujourd’hui. Son saut avait été un peu trop enthousiaste, et ses chaussures avaient claqué contre le béton rugueux du balcon. Avant même que ne puisse s’enquérir de la situation, l’oméga cendré l’avait déjà évaluée.
      A l’affut du moindre bruit, il avait vérifié que les bêtas de l’avait pas entendue.
      Et au bout d’une minute, satisfait, il s’était détourné.
      La confiance aveugle que les dirigeants vouaient à leur cher Orphelinat les mènerait à leur perte, un jour.
      Ce jour ou quelqu’un d’aussi puissant que Lilian, si ce n’est plus, et aux intentions beaucoup placides que cette dernière se manifesterait… L’Orphelinat imploserait.
      Et elle se serait sans doute déjà barrée.
      Le garçon aux mèches soyeuses restait absent. Dubitatif. Il hésitait encore. Lilian aurait aussi bien put se regarder dans un miroir, elle aurait vu la même chose que derrière cette vitre.
      Les pensées du cendré semblaient tourner dans sa tête sans trouver de réponse à leurs interrogations lancinantes. Il pesait les pour et le contre de sa prochaine décision, sur laquelle il ne pourrait pas revenir. Ce concept de non-retour terrifiait Lilian, et c’est ainsi qu’elle ne supportait prendre une quelconque décision, sachant pertinemment qu’elle devrait en assumer les conséquences en le faisant.
      L’aide de la gamine blonde sembla la bienvenue, et elle remercia silencieusement son index d’avoir put influer sur une décision simplement en tapant sur un morceau de verre.
      Dieu qu’elle était forte…

      Il se redressa à cet appel informulé évident, et sauta à son tour derrière la fenêtre. Il accrocha au passage le battant de la fenêtre, et l’entrainant dans sa chute, il se cala dans l’encadrement.
      Bien. Il était intelligent, avait l’esprit vif.
      Lilian ne savait si elle y aurait pensé, simplement parce qu’elle n’en avait pas eu l’idée. Le garçon était resté derrière elle, l’idée ne l’avait même pas effleurée qu’il puisse ne pas la suivre et aller la dénoncer.
      Une marque de confiance?
      Mmh…

      A présent qu’il l’avait rejoint sur le minuscule balcon, Lilian se rendit compte qu’il était vraiment étroit. Seuls quelques menus centimètres les séparaient, et cela la mettait assez mal à l’aise.
      Elle tenta de cacher son trouble, en vain. Le garçon avait dû le percevoir de ses iris d’acier…
      En désespoir de cause, elle bondit de la margelle et avala le mètre cinquante vertical qui la séparait du givre convoité.
      Elle le sentit se fendre brutalement sous ses pieds. Elle sentit l’herbe craquer sous la semelle implacable de ses chaussures, et ne désirant pas la faire souffrir davantage, elle s’accroupit.
      Elle défit rapidement le nœud de ses lacets, puis se débarrassa de ses chaussures et de ses chaussettes en un mouvement nonchalant.
      Le froid vint morde la plante de ses pieds, et elle s’en délecta.
      Elle appréciait davantage le froid que la chaleur, et le givre craquant sous ses pieds la ravit. Il lui arrivait même de prendre des douches froides avant de se coucher, pour évacuer toutes les mauvaises émotions, le stress de la promiscuité, les échos des conversations bruyantes et indiscrètes…
      L’eau froide oblitérait tout, imposait un black-out sur son esprit, et lui permettait ainsi de mieux dormir.
      Elle qui était de nature une insomniaque récalcitrante, elle pouvait devenir dangereuse si l’on la privait de sa sacro-sainte douche glaciale.

      Désœuvrée, le observa un moment le paysage alentour, l’air songeur… Puis elle se retourna, souhaitant connaître la réaction de l’autre oméga.
      Il s’était accroupi, et du bout de ses doigts fins, effleurait les pétales glacés d’une perce neige prise au dépourvue par le mistral.
      Contemplant un moment le tableau qu’il formait à lui tout seul, elle finit par se détourner, les mains croisée en bas de son dos, le regard tourné vers le ciel.
      Un sourire étira les commissures de ses lèvres, peignant sur son visage une expression peu commune pour Lilian…
      De la tendresse…?

      Secouant légèrement la tête, elle se débarrassa de ses pensées parasites et jeta un coup d’œil autour d’elle, histoire de repérer leur future destination.
      Elle ne souhaitait pas prendre la décision, mais repérer les différentes possibilités, pour mieux les étudier.
      Elle vit que le coin de verdure continuait le long du mur extérieur de l’Orphelinat, puis disparaissait derrière le coin du bâtiment, semblant continuer son chemin.
      Lilian se retourna vers le cendré avec un regard interrogateur.
      Puis, voyant qu’il était toujours perdu dans sa contemplation, et que de toute façon, le regard de la gamine n’avait jamais été assez expressif, elle crut bon de lui accorder un extra:

      « Tu sais où ça mène? »

      Lui demanda-t-elle en pointant du doigt la direction en question.
      Une brise glaciale vint créer des motifs imprévisibles dans ses mèches blondes, l’obligeant à fermer les yeux à demi.
      Le vent se levait.
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MessageSujet: Re: « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. Icon_minitimeJeu 18 Fév - 1:25


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      Ayant cédé a une envie presque irrésistible de toucher , le garçon promenait ses doigts fins sur les pétales délicats de la statue florale , réchauffant avec tendresse la petite perce neige qui reprenait peu a peu des couleurs . Comme si Curve la ramenait du monde des morts . Un léger sourire effleura les lèvres du garcon , le temps d'un battement de cœur , et se dissipa aussi vite dans une mimique faciale tout a fait hermétique . Curve , libre ou pas , restait Curve .
      Détournant le regard de sa petite protégée , le garçon observa la jeune brunette a ses cotés , songeant distraitement qu'elle ne connaissait même pas son nom . Il avait un genre d'avantage sur elle . Étrangement , cela agit comme un manque sur lui ; il ne s'en sentait pas supérieur , mais gêné . Il faudrait qu'il lui dise ... Plus tard . Ses yeux suivirent les mouvements qu'exécutait Lillian pour se déchausser , et il eut tôt fait de l'imiter , plongeant avec délices ses pieds dans l'herbe gelée .
      La différence de température agita sa nuque d'un frisson torride qui le fit suffoquer l'espace d'une seconde .
      Dieu , que c'était bon.

      Comme en osmose avec la nature , le garçon , fermé comme une huitre dans son monde irisé , contemplait les alentours , alors que se dressait derrière lui , la masse encore menaçante de l'Orphelinat . Et la nuance en était la : ce bâtiment malsain était derrière lui .
      Devant il y avait la nature piégée dans un sommeil artificiel , saupoudrée d'une couche de gel qui sublimait le tout . Subjugué , le cendré de s'en lassait pas . Les pieds et les mains dans la glace , il sentait par les pores de sa peau la froideur glaciale s'insinuer , et l'accueillait comme un cadeau .
      Enfin , il pouvait jouir des merveilles de la nature sans limite de temps , sans regards ironiques , sans barrières , tout simplement .
      Et il comptait bien en profiter .

      Apres s'être repu de se spectacle , il se dressa , une poignée de minutes plus tard , et chassa d'un revers de main ses mèches qui venaient lui fouetter le front . Distraitement , il ramena les pans de sa veste autour de lui , songeant avec ironie qu'elle aurait bien besoin d'un coup de fer a repasser .
      La encore , une pause .
      Ses vêtements avaient - ils jamais été repassés ?
      Mmh .
      Il chassa cette idée par le premier mot qui lui vint a l'esprit :
      Liberté .
      Temporaire certes , mais liberté espérée et chérie .

      L'oméga se redressa a l'instar de Lillian , comme s'ils avaient eu la même idée en même temps . Connexion cérébrale , bien plus que de la simple télépathie . Une flamme malicieuse dansa un instant dans les yeux du cendré , douchée net lorsque s'éleva la voix de lady Lillian .
      Une question .
      Elle parlait .
      Wow .
      On allait de surprises en surprises .
      Sincère , le garçon secoua la tête , sans même avoir regardé ou pointait l'index accusateur de la brunette . Et lui répondit a son tour . Un don contre un don , marché équitable .

      « Je ne suis jamais sorti. »

      Enfin si , entre deux cent enfants de l'orphelinat lorsqu'ils avaient visité une portion de foret , et le double de gardiens pour les cerner . Et puis enfant , il avait longtemps navigué dehors avant de découvrir la bibliothèque poussiéreuse de la nurserie . Des lors , il n'avait plus jamais mis les pieds dehors .
      Une vague de farouche détermination le frappa , et il se redressa de toute sa hauteur , prêt a se battre pour pouvoir enfin faire deux pas sans être suivi par une nuée de regards hostiles ou d'une curiosité malsaine . A force de suivre les allées et venues a travers les fenêtres des salles communes , il avait pu recréer un genre de schéma mental de l'extérieur . Et il savait , plus ou moins , ou était la sortie du personnel d'entretien .
      Un sourire de loup , parfaitement visible , se découpa en demi teintes sur son visage carnassier .
      Et il s'envola vers la sortie , non sans avoir jeté un regard parfaitement explicite a celle qui se révélait bien plus qu'une compagne de tablée .

      Viens ...

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MessageSujet: Re: « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. Icon_minitimeJeu 18 Fév - 13:37

      Eet, oui. Incroyable, n’est-ce pas?
      Elle savait aligner quelques mots pour former une phrase à peu près cohérente…
      Et encore. Quand elle était plus jeune, avec ses vrais parents… Il lui arrivait de faire preuve d’une certaine éloquence.
      On la chérissait alors pour sa façon de s’exprimer. A quatre ans elle parlait comme une impératrice, et ses yeux brillaient de cet éclat ingénu et naïf, de cette fraîcheur qui accompagne tous les enfants jusqu’à un certain âge.
      Elle n’avait pas eu le temps d’arriver à maturité.
      A l’instar de cette petite perce-neige, elle avait grandit lentement, sublimée par un amour maternel comme par le givre craquant. Puis cet amour c’était transformé en cage.
      Elle avait été placée en famille d’accueil.
      Tu parles.
      Elle se serait bien passé d’un accueil aussi peu attentionné, attribué par des personnes nageant perpétuellement dans une mare croupissante de stupidité.
      Là était leur seul défaut qui en engendrait une multitude. Ils manquaient cruellement d’intelligence.
      C’en aurait été risible, si par ce manque d’intelligence ils n’avaient fait que a délaisser. Seulement non. Pour compenser leur manque évident de connaissance, ils l’avaient forcée à se plier à leurs ordres idiots.
      Ils avaient tenté de la briser par tous les moyens possibles que leur pauvre cerveau pouvait imaginer.
      Ils l’avaient privée, haïe, trahie, frappée…
      L’électroménager et le petit mobilier de la maison, lui, en avait pris un coup. Que ce soit la machine à laver, la cafetière, les casseroles ou les assiettes, elle en avait brisé…
      Et elle s’était relevée.
      Une seule fois, elle s’était relevée de ses coups perpétuels, de ses attaques frontales sans finesses, brutales et malsaines.
      Elle s’était relevée, avait prononcé une phrase.
      Et c’en était fini.

      Lilian chassa ses souvenirs d’une pichenette mentale. L’Omega s’était redressé, et sans même regarder la direction dans laquelle elle pointait son doigt, il lui avait répondu.
      Sans doute une façon de lui rendre son présent.
      Il avait parlé, lui aussi.

      « Je ne suis jamais sorti. »

      Sa voix était profonde, mais dure, à l’image de son regard d’acier trempé.
      Après cette phrase, son visage sembla changer d’expression. Dans ses iris si mit à danser une flamme farouche et déterminée.
      Lilian le fixait, sans gêne, tentant vaguement de se renseigner sur ses intentions.
      Puis quelques secondes plus tard, un sourire carnassier fendit son visage, changeant radicalement son expression, derrière laquelle perçait une certaine sensualité dont il ne devait même pas avoir conscience.
      Lilian détourna les yeux une seconde, puis sentant que cette fois, c’était lui qui l’observait, elle releva les yeux, percevant enfin les intentions du loup solitaire, qui au final ne l’était plus vraiment.
      Elle le vit s’élancer vers la sortie sans une once d’hésitation, et ce fut ce qui décida la gamine. Lorsqu’il semblait si sûr de lui, elle ne pouvait que plier. Elle avait trouvé quelqu’un qui prenait de bonnes décisions à sa place, elle ne le laisserait pas filer comme ça.
      Lilian bondit derrière lui, calant sa foulée sur la sienne. La plante de ses pieds nus rougie par le froid mordant, le vent glacial nouait une écharpe gelée autour de son cou dégagé, et un sourire béat illumina son visage morne.
      Mais Lady Lilian avait surestimé les bonnes intentions du givre, visiblement.
      Ne foulée trop grande suffit à la faire déraper, et son corps bascula en avant.
      Songeant que son pouvoir ferait le reste pour l’empêcher de s’étaler, elle déchanta bien vite lorsque son visage se trouva à cinq centimètres du sol gelé.
      Elle eut à peine de réflexe de ramener ses bras devant elle, une fraction de seconde plus tard, elle était effondrée dans l’herbe blanche.
      Elle ne sentit d’abord pas la douleur, le froid l’engourdissait.
      Saisit d’une sensation piquante de bien-être, elle étendit ses bras devant elle, offrant le plus de surface possible au froid.
      Son pouvoir capricieux avait décidé qu’il l’avait assez aidé pour aujourd’hui.
      Bien, tant pis pour lui…
      Elle était sur le point de s’endormir, lorsque la douleur lui vrilla les tympans, cognant dans sa tête comme une marteau-piqueur.
      Elle gémit, plaquant ses mains sur ses oreilles, puis ouvrit les yeux lentement.
      Le paysage flou dansait devant ses yeux, si bien qu’elle crut d’abord à un tremblement de terre. Puis voyant le cendré parfaitement stable sur ses jambes devant elle, elle écarta l’hypothèse du séisme.
      Elle aurait voulut grogner quelque chose comme une faible excuse, mais son mal de tête persistant et ses lèvres gercées l’en empêchèrent.
      Que c’était irritant.
      Tant bien que mal, elle reposa ses pieds sur le sol, accroupie, puis passa à une position oscillant entre accroupie et debout. Elle finit par se redresser sur ses jambes, et se rendit compte qu’il faisait vraiment froid, et qu’une jupe plus longue n’aurait pas été de refus, voire une pantalon, encore mieux.
      La chaleur étouffante de l’Orphelinat avait corrompu son sens pratique, visiblement.
      Elle jeta un regard embrumé au loup.
      Désolée...
      Elle avait dû le couper dans son élan. L’imagination de Lilian fit apparaître une lueur d’irritation dans les yeux acier de son camarade fugueur.
      Elle se recroquevilla imperceptiblement, et si elle avait eu des oreilles mobiles, elle se serait certainement rabattues contre sa nuque.
      Attendant la réaction du loup, elle baissa les yeux sur la marque que son corps avait laissé dans le givre.
      La couleur de l’herbe apparaissait là ou sa chaleur avait fait fondre le carcan gelé.
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MessageSujet: Re: « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. Icon_minitimeJeu 18 Fév - 14:18


      La sortie , tant espérée .
      Longeant le bâtiment sans en raser les murs , le jeune loup , pour adopter l'expression Lillianesque , se glissait telle une ombre furtive sur les murs du batiment sourd et aveugle . A l'heure du repas , personne dans le jardin ni même dans les rues attenantes : c'était bien pourquoi le cendré haïssait tant l'heure du repas : beaucoup , beaucoup trop de monde . De qui hausser la température d'une pièce de dix bons degrés tant le nombre de corps brulants et agglutinés pouvait être important .
      A l'affut du moindre bruit ou geste suspect , devinant derrière lui les pas silencieux de la brunette , Cruve finit pat traverser l'allée du personnel , et poussa le portail en bois du bout des doigts , ne sachant trop quoi en penser .
      Fermé , évidement .
      Eh bien , ils n'avaient plus qu'a faire demi tour et se rendre aux alphas , pas vrai ?
      Posément , l'oméga leva une jambe , la posa sur le rebord du portillon en bois , et d'un mouvement souple , passa par dessus . Il dégagea alors ses pieds d'entre les lattes et sauta avec souplesse au sol , la petite barrière avoisinant les un mètre soixante . Rien de plus ni de moins qu'une poignée verrouillée . Aucune autre décence .
      Décidément , les alphas étaient bien confiants ...
      Un accès de suspicion fit froncer les sourcils du cendré. Et si après tout , ils étaient suivis ? Pour voir jusqu'où ils iraient le cran d'aller , pourquoi iraient - il manigancer en ville ?
      il regretta d'avoir un odorat et une ouïe aussi ... Humaines. Et se recula d'un pas , pour que la fillette puisse passer .
      Elle se retrouva a son coté en moins de deux , souple comme un petit félin .
      Il se retint de lui effleurer la tete en ronronnant .
      Il tenait a sa vie .

      Observant une énième fois les lieux , comme si sa vie se résumait a ce que lui dictaient ses yeux , l'oméga n'eut pas le temps de faire trois pas qu'un ' pouf ! ' étouffé lui informa que la charmante demoiselle venait de se vautrer en beauté . Réprimant le rire inhabituel lui glissait déjà au fond de sa gorge , il la jaugea de son regard glacé , ou pétillait pourtant une étincelle franchement amusée .
      Cette Lillian était un cas .
      Finalement , il était ravi qu'a la cantine , il n'y ai eu que de la place a sa table .

      Détournant le regard , la laissant jouer un bref instant avec le gel , profitant de la morsure de celui ci sur ses propres pieds nus , Curve effleura une branche du bout des doigts , touchant avec curiosité les minuscules stalactites qui y pendaient , telles les dents d'acier d'une gueule béante .
      Il réprima l'envie qui lui imposait d'en arracher une , et se retourna pour croiser le regard de la brunette , qui , les bras croisés autour de ses jambes frigorifiés , le regardait comme une enfant prise en faute .
      Bah voyons , comme si il allait l'engueuler pour s'être viandé sans le moindre style .
      Lui meme s'extasiait sur la beauté d'une fleur ..
      Au fond ils formaient un superbe couple de vrais névrosés.
      C'était ... bien .

      Une fois de plus , le garçon détourna le regard de Lillian , lui évitant le supplice immonde du galant chevalier qui aide la princesse a se relever - doué comme il était , il réussirait a lui envoyer vingt mille volts dans les artères - et salua d'un hochement de tete sobre un vieux qui passait , pipe en bouche ( OUHAHAH je casse l'ambiance mais merde , prout quoi , rigole comme un bossu , immerge toi dans ta perversité puis reviens vers le monde temporairement sage de Ness' pour finir ce RP magnifique 8D ) et feuillés fumants en main , tout droit sortis des entrailles d'une photocopieuse . Par pur désœuvrement , le garçon tacha d'identifier ce que le vieux avait pu faire imprimer . Des photos de .. pectoraux .

      OKAY.

      C'était rassurant , au moins ils n'étaient plus deux , mais trois cinglés . Sans doute l'asile faisait - elle des prix de groupes ?
      Le garçon recula d'un pas , par pure prévention , et cassa une branche au buisson qu'il admirait .
      Le semi arbre n'aima pas ca.

      Pas du tout.

      Rancunier , celui ci se libéra d'un demi kilo de neige glacée sur la tete du cendré , qui vraiment , ne s'y attendait pas .

      Mais alors pas du tout .

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MessageSujet: Re: « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. Icon_minitimeJeu 18 Fév - 23:50

      Lilian se releva lentement sur ses jambes encore tremblantes, et avec l’expression anéantie de la shootée après une bonne dose d’héroïne, elle s’avança vers le portail en bois que le garçon venait de franchir souplement.
      Elle cala un pied entre les lattes, et encore sonnée, elle faillit se vautrer de nouveau à la réception de l’autre côté.
      Décidément, elle n’était pas en forme.
      La brise sembla la prendre en pitié, et lui éclaircit les idée en un souffle glacial.
      Son mal de tête atténué, elle regarda autour d’elle, presque éblouie par le paysage bien encombré qu’offrait la ville.
      Elle semblait si différente derrière les portes fenêtres de l’Orphelinat et de son ambiance surchauffée…
      Les odeurs, les sons, les couleurs… Tout lui semblait neuf et excitant.
      Comme un scientifique concentré devant un tube à essai, elle plissa les paupières, observant avec minutie chaque détail des bâtiments, des rues, du trottoir et des espaces verts qui s’offraient à ses yeux.
      Ce fut lorsqu’elle tomba sur les iris argenté de l’oméga qu’elle que son esprit fit la connexion. Elle se trouvait à cinq minuscules centimètres du gris, et ne s’en était même pas rendu compte.
      Évidemment, son regard accrocha le sien, et elle perçut dans les yeux du cendré une brillante étincelle d’amusement.
      Cela semblait le faire bien rire de l’avoir vue se ramasser.
      Au moins eût-il l’aimable intention de ne pas éclater de rire. Et puis, ça ne semblait pas dans ses habitudes, de s’esclaffer en se cognant le ventre.
      A l’avis de la blonde, il était plutôt du genre discret, prudent. Toujours cette image de loup qui lui collait à la peau.
      Un instant, la blonde se demanda quelle image l’on pouvait bien se faire d’elle, petite fille banale si l’on omettait son pouvoir…
      Elle qui n’avait pas pour habitude de se préoccuper des pensées des autres à son égard, voilà qui l’intriguait.
      Perdue dans ses pensées, elle finit par arracher son regard aux iris acier qui lui retournaient l’esprit, sans ménagement.
      Au final, elle était bien contente d’avoir atterri à sa table… Grâce à lui son repas insupportable s’était mué en une réunion intéressante. Grâce à lui, elle avait réussi à fuir un bêta bête – sonorité intéressante - , et s’était retrouvé dehors.
      Oui, dehors. C’était bien la dernière chose qu’elle aurait eut le cran d’imaginer, surtout en compagnie d’un cas social électrique au regard d’acier et à la beauté révoltante.
      La situation était plutôt… intéressante, oui.
      Même exaltante.
      Pour la première fois, l’enthousiasme envahissait son esprit, inondait ses pensées, l’empêchait de réfléchir.
      Ses yeux voyaient tout sous un jour nouveau. Comme si les couleurs étaient plus vives, les sons plus nets, les odeurs plus alléchantes, toutes les sensations plus intenses…
      Elle se sentait vivre.

      Les rares passants attiraient son regard, elle ne pouvait s’empêcher de les suivre des yeux jusqu'à ce qu’ils disparaissent. Sentant le garçon à ses côtés, l’impression que plus rien ne pouvait lui arriver la frappa de plein fouet, et une vague de contentement la submergea. Un sourire béat fendit son visage, et ses yeux si mornes habituellement se teintèrent d’une lumière nouvelle, brillante.
      Elle se retourna, lançant un regard au cendré.
      Un regard… heureux ?

      Elle se retourna en entendant un cri affolé. Une dame d’un certain âge, en peignoir et pantoufles courrait derrière un chat affolé, n’ayant visiblement aucune envie de sauter dans les bras que lui tendait généreusement la femme. Celle-ci, hystérique, criait derrière le chat :
      « Akhénaton, Akhénaton, revieens ! »
      Akhénaton n’en avait aucune envie, pour une raison obscure… Et ne trouva rien de mieux que de se réfugier dans les jambes de la gamine blonde. Celle-ci resta sans voix devant le spectacle de la femme hurlant. Elle semblait… a l’agonie. Elle baissa les yeux, considérant le chat, dubitative. Lui semblait plutôt prêt à faire une rupture d’anévrisme.
      Lilian s’accroupit, saisit le chat juste derrière les pattes avant et le souleva, l’observant, concentrée, comme si elle n’en avait jamais vu. Ce qui était quasiment le cas. Elle en avait aperçu un, une fois, au coin d’une ruelle. La douceur de sa fourrure, ses yeux ambrés et ses crocs étincelants la subjuguèrent, et comme une parfaite inadapté sociale, elle le maintint plusieurs minutes au niveau de ses yeux, les bras tendus, l’étudiant sous toutes les coutures.
      Le chat, sur le point de faire une crise cardiaque, se mit à se débattre violemment, puis finit par s’échapper de ses mains en lui laissant au passage un merveilleux cadeau.
      Si elle avait vu ses crocs, il s’était bien arrangé pour masquer ses griffes cruelles. Il lui laissa donc trois magnifiques sillons rougeâtres dans la peau, qui après une maigre hésitation, se mirent à couler en minuscules ruisseaux, traçant paresseusement un chemin sanglant sur le dos de sa main.
      Elle jeta un regard interloqué au cendré, qui entre temps avait trouvé le moyen de les faire passer pour de bons névrosés inadaptés.
      Elle le vit reculer, mais à moitié absorbée par sa blessure de guerre, n’eut pas le temps de le prévenir qu’un arbuste rancunier se tenait derrière lui.
      Il cassa donc une de ses branches, la réaction du semi arbre ne se fit pas attendre.
      Il lâcha d’un coup un paquet de neige bien froide sur la tête du garçon.
      Celui-ci ne s’y attendait visiblement pas.
      Il ressemblait à s’y méprendre à un a-beau-minable homme des neiges. Ses yeux ressortaient derrière son masque neigeux, et un rire roula dans la gorge de Lilian, franchissant silencieusement la barrière de ses lèvres.
      Dégageant sa main non mutilée, il effleura le visage du loup, dégageant du bout des doigts la neige qui masquait son visage.
      Sa peau très pâle avait rougi sous l’effet du froid intense, lui donnant des couleurs agréables au niveau de pommettes et du nez.
      Lilian retira ses doigts, les repliant contre sa paume pour les réchauffer.
      Son regard redescendit sur sa main droite, témoignant d’un combat féroce avec un fauve urbain.
      Une fierté naïve illumina le regard de la gamine lorsqu’elle releva les yeux vers le cendré.


Dernière édition par Lilian le Dim 16 Mai - 12:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. Icon_minitimeSam 20 Fév - 21:56




      Curve, en stand by, arrêt sur image.
      En mode pause.
      L'index sur les lèvres, le garçon haussa un sourcil. Songeant a la manière dont il devait prendre ceci.
      Patient, il démella l'écheveau rebelle de ses pensées mêlés, et tissa la trame du passé proche, recréant dans une chronologie soignée, les évènements qui avaient chamboulé ses sens et le laissaient actuellement, pantois.

      Il y avait donc eu la chute.
      La vague d'amusement qui l'avait envahie, rapidement refoulée par une, bien plus forte, lorsqu'il avait aperçu le vieux louche, et ses clichés bicrome de muscles masculins.
      Apres tout, il fallait de tout pour faire un monde. Même des cinglés.
      Lui meme en était une preuve vivante.

      Ensuite, il y avait eu un blanc , alors qu'il observait encore les alentours, jusqu'à ce que ses yeux couleur argent lui fassent mal. Lillian avait alors prit le relais, attirant sur elle l'attention du hasard qui déboula vers elle sous la forme vicieuse et contreversée d'un ... chat.
      Banal.
      Squelettique.
      Perverti par la bouffe en boite plus qu'immonde et les soirées assis devant la télé , maintenu par les doigts crochus de sa servante , la vieille gâteuse qui a l'instant présent , hurlait - enfin ... Presque - de toute la force de ses poumons usés .
      Poumons qui , vu la puissance pharaonique du cri, devient ressembler plus ou moins a deux sacs pendouillants et ridés a la forme rappelant plus ou moins une Erlenmeyer , d'un rose terne gerbant et couverts d'une glaire visqueuse et peu ragoutante .
      Yay .
      Le garçon frémit , collant ses doigts glacés contre son front .
      Okay , reconnexion au serveur principal.
      Pas le moment de divaguer .

      il frémit alors que la vision des poumons de Josette disparaissaient , remplacées par la vision encore plus crue d'un matou famélique enfoncent violemment ses serres noires et létales dans la peau translucide de Lillian .

      Mmh. Il avait du louper un petit bout de film , mais pouvait fort bien l'imaginer . Il continua donc de visionner son clip mental.

      Alors que le démon félin s'éloignait , suivi de Josette la détentrice des poumons Erlenmeyer , il s'était alors retourné pour une obscure et incompréhensible raison , et avait effleuré des doigts une petite stalactite.
      Dans son dos , une branche ploya , puis se brisa .
      Un frisson agita le semi arbre, et il se délesta d'un paquet de neige.
      Sur sa tete.
      A lui.
      Curve.
      Le fils de la foudre.
      Sa tete a lui.

      Il n'en revenait pas.

      Alors que les images du flsah back interne se diluaient dans la vision du monde réel - en live - la première chose qu'il vit fut Lillian.
      Enfin , la paume de Lillian . Car avant qu'il n'ait pu comprendre quoi que ce soit , elle avait chassé de son minois angélique la poudreuse qui lui voilait les yeux .
      Il ne sut que penser , et se garda bien de bouger .
      Etre transformé en Curve de neige n'était pas vraiment dans ses projets prioritaires .

      Cherchant donc un moyen de se débarrasser de la neige sans en récolter plus au retour , le cendré croisa le regard de la brunette , empli d'une fierté naïve et arrogante , qui semblait la faire luire d'un éclat encore plus brillant . En réponse , ses lèvres pâles se relevèrent en un léger sourire en coin , complice .
      ils étaient deux colons perdus dans la jungle urbaine , et étaient fiers de leurs découvertes .
      Un chat pouvait griffer .
      Un arbre pouvait se défendre efficacement .
      Avec un peu de chance , ils arriveraient a passer une heure dans leur nouveau terrain de jeu sans déclencher une troisième guerre mondiale .


      Leurs mains s'effleurent , involontairement .
      Un frisson électrique picota la nuque du garçon qui serra les doigts , par réflexe . Et considéra avec recul l'acte qu'il venait de faire . Il emprisonnait dans sa main d'elfe la fine menotte blessée de Lillian , calant es griffures contre sa propre paume glacée , apaisant ainsi la douleur de son épiderme mutilé .
      Immobile , comme figé , il ne détacha pas ses yeux des siens , comme pris d'une perplexité enfantine .
      Bêtise , pas bêtise ?

      Et puis soudain , tout s'accéléra .

      Le cœur du garçon loupa un battement , et d'un mouvement brutal du bras , il attira Lillian vers lui .
      Déstabilisé , il songea , entre stabilité et instabilité , que se péter la gueule sur un carré de béton serait assez ... Idiot .
      Mourir , la tete explosée sur du macadam .
      Glorieux .
      Résigné , il se laissa pourtant attirer par les inévitables lois de la pesanteur , serrant toujours entre ses doigts , la main de la fillette qui ne devait plus rien comprendre .

      Il s'écrasa sous l'arbuste avec relativement de souplesse , son atterrissage se limitant a un ' bouff ! ' étouffé .
      Le buisson rancunier leur fit payer le prix des branches cachés en s'ébrouant , et déversa une cascade de neige autour d'eux .

      En pleine crise de tachycardie , le cendré prit garde de rester immobile et , mu par un ordre sournois lancé de son corps a celui de lillian , elle prit garde elle aussi , de rester dans la pose ou elle avait atterri , entre la position a genoux et sur le ventre .

      Curve attendit une poignée de secondes après la fin du boucan causé , pour désigner a Lillian d'un mouvement du menton , une bande de trois zigotos a l'allure emo / punk de tafioles débraillés qui venaient dans leur direction .
      Son regard glacé se fit légèrement gêné , et il laissa tomber un mot , un seul. Qu'il aurait pu éviter de sortir si la peur ne le taraudait pas au sujet de Lillian. Il se devait de l'informer sur la situation , pour qu'elle évite de prendre ce qui venait de se passer en préliminaires pour un prochain film porno' ou elle serait l'actrice principale .

      / Bêtas. /

      Eh oui , cette bande de jeunes abrutis sobres - pour le moment - étaient gradés betas civils , et se chargeaient de patrouiller autour de l'orphelinat , au cas ou ...
      Au cas ou des gamins se feraient la malle , comme eux , actuellement .

      Priant pour que la barrière neigeuse du buisson soit assez épaisse pour que les bétas ne les voient pas , Curve tacha de reprendre un rythme cardiaque normal , ayant frôlé la rupture d'anévrisme sous les chocs consécutifs que son cerveau avait du assimiler .
      il l'avait touché.
      il avait vu les betas .
      il avait eu peur , cherché une solution
      Il avait merdé. S'était viandé avec majesté .
      Avait frôlé la crise cardiaque en voyant Lillian si proche de lui.

      D'ailleurs ...

      il déglutit , balayant leur abri de fortune du regard .
      Il y avait a peine assez de place pour deux , et il était impossible de ... Ne pas se toucher .
      Ou alors l'un d'eux serait repéré .

      Le cendré se débattit un instant dans de sombres pensées .
      il regarda de nouveau l'espace réduit , dubitatif .
      Se résigna .
      Regarda Lillian .
      Eut un frisson en repensant a sa main , agrippant la sienne pour la tirer hors de vue .
      Avala sa salive .

      Et constata avec un délicieux sentiment d'horreur grandissant , que leurs mains étaient encore liés , leurs doigts férocement entremêles comme si plus jamais ils ne voulaient se décoller .

      ...

      Merde.
      Il était mal.
      elle allait le tuer .



Dernière édition par Curve le Mar 25 Mai - 19:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. Icon_minitimeMar 9 Mar - 12:16

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    Alors qu’elle retirait sa main intacte, celle du cendré fit un mouvement involontaire. Ses doigts effleurèrent le dos de sa main, et comme un réflexe incontrôlable, elle sentit les doigts du garçon se resserrer brusquement, emprisonnant ses griffures sanguinolentes dans la fraîcheur de sa peau.
    Aussitôt, le gris sembla prendre conscience de ce qu’il venait de faire, et sans desserrer l’étau de sa main, il la regarda droit dans les yeux, aussi interloqué et dubitatif qu’un gamin prit en faute.
    Perplexité.
    Ne sachant comment réagir, la blonde lui rendit son regard, d’abord aussi perplexe que le sien, puis ses sourcils son froncèrent imperceptiblement, et une lueur farouche dansa dans ses iris océan.
    Elle n’eut pas même le temps de développer son expression quelques peu… contrite.

    Un dieu mesquin décida soudainement d’appuyer sur le bouton marche accélérée.

    Avant qu’elle ne put comprendre ce qui lui arrivait, elle sentit l’Oméga l’attirer contre lui dans un mouvement désespéré, et son corps bascula en avant. Il lui vint instinctivement l’idée d’activer son pouvoir, mais au vu de son degré d’obéissance, elle y renonça, ayant pour dernière pensée peu charitable que le garçon amortirait très bien sa chute.
    Elle n’eut pas tout à fait tort.

    Ils s’écrasèrent sous un arbuste épais couvert d’un manteau neigeux conséquent. De la neige pleins les yeux, Lilian se rendit compte que le cendré ne bougeait pas, ou plus. Non, elle ne l’avait quand même pas écrasé dans sa chute ?
    Inclinant légèrement la tête, elle dégagea son regard et jeta un coup d’œil juste à côté d’elle, ou le cendré gisait dans une position assez indéfinissable, son regard oscillant entre une grande concentration et une non moins grande peur.
    D’instinct, la fillette se figea, mimant les gestes du garçon qui lui avaient déjà sauvé la mise. Il avait un bon esprit de décision, cela lui convenait parfaitement.
    Lilian se demanda un instant si elle avait des sens plus développés que la moyenne, pour entendre aussi distinctement les battements de cœur affolés du gris. Heureusement –ou non- pour elle, elle n’était pas très influençable, et la préoccupation du gris ne l’atteint que lorsqu’il la lui fit comprendre.

    D’un mouvement de tête, il lui désigna entre les branches un groupe de trois types braillards et débraillés. Lilian aurait parié son héritage colossal qu’ils étaient bien partis pour aller se bourrer la gueule. Tant mieux, qu’ils ne les approche surtout pas.
    L’esprit embrumé de la gamine ne fit pourtant pas immédiatement le rapprochement. Et ce n’est que lorsque le garçon ouvrait la bouche que l’idée même, le lien entre eux la traversa.

    « Bêtas »

    A ce mot, les yeux de la fillette s’écarquillèrent, laissant apparaître tout entier son iris bleu roi. Sa pupille s’étrécit, comme sous le coup d’une émotion trop forte. Un médecin aurait diagnostiqué : myosis.
    Lilian pensait plutôt à un sentiment d’injustice révoltant. Ils avaient trimé pour en arriver là, et voilà qu’a présent ils risquaient de se faire prendre par une bande de parfaits abrutis qui disposaient pourtant d’Autorité.
    Aaah…
    L’Autorité.

    Concept abstrait et parfaitement odieux.

    L’arme des faibles pour être considérés comme puissant.

    Mais ne nous étendons pas trop sur le sujet, Lilian avait déjà eu cette réflexion auparavant, lors de sa délicieuse rencontre avec l’alpha, Lisa Carter. Elle lui avait fait une démonstration, Lilian avait plié pour mieux riposter.
    Cela en restait tout de même irritant.
    Il était dangereux d’irriter Lilian.
    Et pourtant, en ce moment, une sensation froide rampait le long de son échine, une gêne terrible qui lui infligea un haut-le-cœur.
    Cherchant l’origine de son malaise, son regard descendit le long de son bras dégagé, puis se fixa sur ses mains, et ses doigts entremêlés à ceux du cendré.

    Aussitôt, ses yeux se braquèrent sur ceux du garçon, cherchant une prise ou s’agripper, lui faire comprendre qu’il avait beau être privilégié, il était allé trop loin. Lui faire admettre que s’il persistait, il franchirait une ligne de laquelle il ne pourrait jamais revenir.
    Jamais.

    Mais de prise, elle ne trouva pas.

    Le regard acier du garçon restait étanche, aussi infranchissable qu’un mur de métal.
    Voilà qui de nouveau, était parfaitement irritant. Les sourcils de la blondes se froncèrent de nouveau sur son front, et alors qu’elle voulut dire quelque chose, elle sentit la présence des bêtas qui approchait.
    Elle se résigna, furieuse, un d’un regard, accorda au garçon une concession.
    Qu’il profite bien de son contact tant qu’il en avait l’occasion.

    La brume qu’elle dégageait témoignait de son souffle saccadé. Dans son esprit, une mélasse de sentiments contradictoires enrayait sa réflexion. Devait-elle être furieuse ? Terrorisée ? Haineuse ? Devait-elle lui pardonner ou lui en vouloir jusqu'à la fin de ses jours ? Il l’avait touchée après tout. Même plus, il l’emprisonnait.
    C’était inadmissible. Cela allait à l’encontre de tous ses principes, de toutes ses convictions.
    De tout son être.

    Et pourtant…

    Il avait décidé pour elle. Il était resté alors qu’elle chutait, il l’avait même… défendue ? Oui. Elle aurait put s’en sortir toute seule, certainement, et de même pour lui. Pourtant, il était resté.
    Alors, devait-elle lui en être reconnaissante ?
    Peut-être.
    Sans doute.

    Laissant tomber son masque d’agressivité contenue, elle ferma les yeux, et lâcha un soupir silencieux.
    Très bien.
    Qu’il fasse comme bon lui semble, du moment qu’il ne franchissait pas l’extrême limite qu’elle venait de placer.

    Un son bien trop proche la tira brutalement de ses pensées, la ramenant à la réalité.
    Les Bêtas s’étaient rapprochés, et semblaient plus… méfiants. Comme s’ils avaient sentis quelque chose.
    Soudain, l’un d’eux s’écria :

    « Eh, y’a un truc là-bas ! »

    Le cœur de la gamine rata un battement, pis repartit à deux cent à l’heure, paniquée à l’idée que l’un des bêtas eût l’abominable idée de se baisser vers le buisson.
    Elle les vit se rapprocher. Elle vit la couleur sombre de leur chaussures, massacrant la neige et le givre. Elle les vit chercher frénétiquement aux alentours, tels des chiens de battue.
    Tiens, encore une images canine. A croire que l’ensemble de l’Orphelinat était constitué de clébards.

    Les sentant s’approcher de plus en plus, la vague de terreur qui s’emparait d’elle débloqua le pouvoir de la fillette. Ses yeux se teintèrent d’éclats d’argent, et avant que son corps ne se mettent à irradier, elle contint sa force tant bien que mal.
    Elle préférait encore se cacher dans l’espoir qu’ils ne les trouvent pas, plutôt que de risquer un affrontement ou son pouvoir pourrait la lâcher, et qui ne manquerait pas d’alerter tout le voisinage, si ce n’est toute la ville.

    Le regard toujours brillant d’une énergie contenue, elle tourna les yeux vers le gris, qui l’emprisonnait toujours dans sa main fine.
    Et maintenant ?
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MessageSujet: Re: « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. Icon_minitimeVen 12 Mar - 22:53


      L'oméga savait ce qui allait se passer.
      Il le savait, n'avait nul besoin de puiser dans les profondeurs abyssales de son imagination, aussi fertile que le gras limon du Nil. Non, c'était comme si la scène qui allait se dérouler était prévue. comme s'il pouvait prévoir l'avenir.

      L'influencer, même.

      Il n'en fit rien, spectateur muet aux iris flamboyants.
      Ses pupilles braquées sur la gamine, ses doigts effleurant les siens, son dos contre le tronc du jeune arbuste.
      Le vent dans ses cheveux.

      Son cœur pulsa , l'espace de quelques secondes, avant qu'elle ne réagisse. Elle jeta un regard bref aux ivrognes, pseudo adolescents débraillés prêts a se bourrer a gueule a grands coups de Vodka et de bière amère. Battit des cils, songeuse. Sembla calculer, tout comme il le faisait en ce moment même. Comme si une feuille bariolée de graffitis manuscrits se glissait sous la membrane opalescente de ses iris, elle réfléchissait aux causes et aux conséquences, a la suite d'actions qui l'avaient mené ou elle était, en cette position originale qui en aurait fait ricaner plus d'un.
      Tourna la tète.
      Et oublia le reste.

      Sa main eut un soubresaut, et le cendré eut comme un frémissement, un délicieux frisson électrique qui lui mordait l'échine et lui remontait jusqu'aux vertèbres cervicales, en un sentiment glaçant d'attente haletante. Oui, il voulait savoir sa réaction, comme si cette mise en scène n'avait été que pure provocation.
      Comme si tout cela n'était qu'un test pour jouer avec elle.
      Comme si elle était l'un des pions de son échiquier personnel.
      Sa marionnette.
      Les commissures du garçon frémirent, une bourrasque chassa ses mèches incolores dans ses yeux, puis les repoussa.
      Et l'expression de la brunette était désormais tout autre.

      Comme un lecteur dévorant un livre passionnant, comme si le chapitre s'était arrêté sur une fin tragique, le garçon, impatient de découvrir ce qui allait suivre, eut la chance de découvrir que Mademoiselle Lillian avait revêtu son visage renfrogné de celle-qu'il-ne-fallait-pas-approcher.
      Pas de bol, le cendré était immunisé.
      De marbre, il la regardait, totalement inexpressif, prenant un malin plaisir a noter les changements qui s'opéraient en elle. Ses lèvres se tordaient en une moue colérique, son nez se fronçait délicatement, et ses yeux flamboyaient d'une expression outrée.

      Comment ? Il avait osé la ... Toucher ?!

      Elle lui décocha un regard meurtrier, qui devait l'empaler comme une volée de flèches létales.
      Il para d'un clignement d'yeux désintéressé.
      Et soudain, son visage de marbre s'anima, comme s'il s'éveillait.
      Ses prunelles incandescentes d'un gris velouté prirent une tout autre nuance, et lentement, il redressa son poignet, la main molle, les doigts relâches, remorquant dans l'atmosphère inqualifiable, la main blessée de Lillan, dont les doigts enserraient les siens en un étau incontrôlé.

      Il lui jeta un regard hermétique, et lentement, ses lèvres se relevèrent en un sourire diaboliquement narquois.

      Elle le tenait, tout comme lui l'avait tenu.

      Sa bouche s'entrouvrit, les mots s'envolèrent, a mi voix, sans soucis d'être entendus par les bêtas, laissant au vent le soin de les porter jusqu'aux oreilles de celle a qui la provocation était destinée.

      « Dommage. »

      La moue carnassière du cendré persista un moment, pleine d'une ironie mordante sous jascente, puis se dilua lentement en son visage laiteux, alors que toute expression humaine disparaissait, délayée avec l'ephemerité d'un battement de cœur.

      Le bras reposant de nouveau ou il l'avait laissé auparavant, ignorant si la demoiselle l'avait lâché ou non, Curve daigna alors s'inquiéter de la situation. D'un naturel réfléchi, il pris son temps pour l'évaluer une énième fois, alors que les gardiens battaient déjà les fourrés depuis une poignées de minutes, qu'il avait royalement ignorés.
      Ses doigts libres se refermèrent sur un caillou, qu'il observa un moment. Puis, comme un enfant qui teste les limites de son pouvoir sur ses parents, il lui fit exécuter a la pierre solitaire une large courbe dans les airs d'un mouvement du poignet, et perçut le choc sourd de la pierre contre le bitume.
      Détendu, il observa les bêtas se redresser, embrassant du regard la scène urbaine, avant de se mettre a courir vers la source du bruit.

      Perplexe, le garçon frotta son majeur contre son pouce, doutant sincèrement de la réussite de sa tentative.
      Zut, ils étaient tombés en plein dans le panneau ?
      Il scruta l'extérieur, dubitatif.

      . . .


      Dommage ?...


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MessageSujet: Re: « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. Icon_minitimeSam 13 Mar - 0:19

    L’orage grondait sous ses pupilles, l’océan déchaîné de ses iris imprimait à son corps entier un tremblement outré, et tandis que son regard affichait un aperçu cauchemardesque de fin du monde, un sourire narquois apparut dans son champ de vision restreint.
    Narquois.
    Il se foutait d’elle ? Sachant pertinemment qu’elle répondait à la provocation évidente, Lilian ne contint pas sa colère, et la laissa affluer à son regard, se répandre tel un fluide brûlant dans tout son être. Voilà bien longtemps qu’elle n’avait ressenti pareille haine en un laps de temps si ridicule.
    Elle lui ferait passer l’envie de rire. Il l’avait touchée. Attrapée. Retenue. Emprisonnée. Qu’il assume les conséquences de ses actes odieux, qu’il paie.

    Cependant, il n’avait pas fini son crime.

    Dans un mouvement désinvolte mais élégant, gracieux et laid dans sa signification. Dans son intention. Il allait faire quelque chose de mal, un profond malaise se fraya un chemin jusqu’au cœur de la gamine blonde, qui lui remonta dans la gorge. D’un mouvement souple, le cendré leva la main, entrainant inévitablement la sienne dans le même mouvement.
    Elle maudit des dizaines, des centaines, des milliers de fois ces doigts qui refusaient de lâcher prise, cette main endolorie bloquée par la souffrance calquée dans sa chair.

    Alors que son avant bras passait devant son visage, une lueur abominable illumina le regard d’acier qui la fixait. Une lueur diabolique, narquoise, orgueilleuse, triomphante.
    Il était beau, il fallait bien l’admettre.
    Non, en fait, il était pire.
    Sa beauté froide, hermétique, avait quelque chose d’irritant. Plus fort encore… Révoltant. Lilian en était certaine à présent, personne, même pas elle, ne pouvait rester indifférent face à lui. Qu’il ait été l’incarnation humaine d’un dieu ou d’un démon, il n’en était que plus désiré, et désirable.
    La fillette arrivait presque à comprendre les gloussements insupportables des poules qui le suivaient constamment. Pensait-elle avoir une chance ? Et le loup solitaire, lui, s’intéressait-il à quelque chose ? L’espace d’un orgueilleux instant, Lilian crut qu’il lui témoignait de l’intérêt. Après tout, l’aurait-il entrainée avec lui, au risque de se faire repérer, s’il n’avait aucun intérêt pour elle ? De cette réflexion intérieure résulta un sentiment de puissance.
    Elle aussi pouvait-être désirée.

    « Dommage. »

    Un sourire presque aussi diabolique que celui de son interlocuteur vint étirer les commissures de ses lèvres.

    Veux-tu jouer ? Veux-tu danser ?

    Veux-tu parier ?

    A qui craquera en premier… Dans un sentiment tout à fait inutile, et un réflexe non moins stupide, Lilian resserra les doigts sur la main d’elfe qui l’emprisonnait dans son étreinte froide. Froide… comme la mort.
    Lilian venait de faire le rapprochement. La beauté de l’Oméga, du cendré, du loup solitaire, était sans doute comparable à celle de la mort.
    De cette beauté, de cette grâce, cette élégance insoutenable qui pousse les désireux à trancher méthodiquement ou non le fin lien les reliant à la vie, laide, hypocrite.
    On ne pardonne rien à la laideur, mais tout à la beauté. On lui sacrifie des vies, on lui érige des autels, des temples, on la vénère, on la couve, on la désire, on l’espère et on désespère.
    Curve le loup n’est autre qu’un cercle vicieux.
    Sur la périphérie duquel, Lilian vacillait, en équilibre précaire. Résister ou sombrer, jouer au jeu, ou abandonner…
    Une folie dont elle ignorait l’origine la saisi à la gorge, et mue par un ordre sournois, elle ramena leur deux mains entremêlées vers elle.

    Contact déchirant qui ne dura qu’un instant.

    Le garçon lui, prit le temps de se poser. Il évalua la situation, les paires de godasses disgracieuses qui obstruaient son champ de vision. De sa main libre, il effleura le sol, puis ses doigts se refermèrent sur une pierre de taille moyenne, grise et affligeante de banalité.
    Lilian observa curieusement son autoportrait flotter sur la paroi du minéral, voyant à travers sa couleur morne son exact reflet. Le goût amer de la trahison remonta sur sa langue lorsqu’il lança ce reflet contre le macadam, attirant immédiatement l’attention des trois corniauds, qui se mirent à aboyer :

    « Par là, du bruit ! »

    Sans blague.

    Du bruit… Le flot d’émotions contradictoires associé à la bataille faisant rage dans son esprit engendra une réaction finale tout à fait inattendue.
    Un tremblement violent la secoua de part en part, comme foudroyée par un éclair de désespoir. Comme si elle pleurait. Lorsqu’elle releva les yeux, ses paupières étaient à moitié closes, et sa main libre vint se plaquer sur sa bouche, ne remplissant toutefois pas sa mission première : Empêcher le son de franchir la barrière de ses lèvres.
    Elle riait.
    Reportant son attention sur le garçon, étant donné que l’exiguïté du lieu ne lui laissait guère d’autres alternatives, le regard qu’elle lui lança, noyé, se fit triomphant, puis provocateur.

    Tu veux danser ?
    ...

    Dansons.
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MessageSujet: Re: « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. Icon_minitimeSam 13 Mar - 1:14


      Des oiseaux transparents
      Le plus doux des mélanges
      Des moments d'océan et des anges



      Une pensée lui traversa l'esprit, comme l'un de ces éclairs fulgurants qui parfois l'emportaient d'un tourbillon songeur a un autre, d'une vague de pensées a une plage de rêves échoués au gré des marées. Les yeux lointains, comme irrigués par le reflux de la marée, le cendré, en observant sa main emprisonnée et emprisonnant a la fois, fut saisi par un mot, une expression, une impression.
      Menottes.
      Il inclina légèrement la tète de coté, comme si le loup qu'il était avait besoin de ce geste automatique pour ranger en ordre ses pensées, et un sourire vogua dans ses yeux gris, l'espace d'un instant.
      Menottes.
      Oui, il la tenait tout comme elle le tenait, ils s'emprisonnaient mutuellement dans une étreinte indigne et impure, qui les révoltait si bien l'un que l'autre qu'elle avait réussi par les unir.
      Comme si un pacte avait été signé.
      une parole donnée.

      Il ferma les yeux un instant, sentit contre sa paume les griffures encore sanguinolentes du chat au nom insolite - qu'il avait classé comme inintéressant, et donc oublié - puis lentement, ses sensation refluèrent vers ses centres nerveux, et Curve daigna revenir a l'instant présent, aux préoccupations plus .. importantes.
      dieu, que vivre au présent était agaçant.
      Il prit son temps pour émerger, cilla une nouvelle fois, et tout naturellement son regard se posa sur Lillian, alors qu'il développait des trésors de concentration pour sortir de sa torpeur passionnante, et écouter les bruits extérieurs qui ne provenaient pas de ses souvenirs, réels comme inventés de toute pièces.
      Un bruit de course, une toux a s'en décrocher la rate.
      Le cendré damna le pauvre crétin qui avait eu la merveilleuse idée de sortir ainsi débraillé et qui devait, a défaut de courir après deux potentiels fugueurs, cavaler après un rendez vous médical pour sa rhinopharyngite.

      Mmh. Voila qui était fort intéressant.
      L'oméga s'en désintéressa donc avec la plus grande indélicatesse. Les bétas étaient partis courir après le spectre des quartiers pauvres. A eux, maintenant.
      Une onde de chaleur l'ébouriffa a rebrousse poil, sensation nouvelle d'une entité qui n'était pas composée que d'un individu unique qui n'était nul autre que lui et son précieux nombril. Désormais c'était ' Nous '
      Autrement dit, selon le principe Curvien, ce nous était défini par quelque chose lui collant désespérément a la peau, mais qui était assez intéressant pour s'encombrer de ladite présence.
      Définition a reformuler, d'ailleurs.
      Plus tard.
      Ledit auteur du principe Curvien scruta donc le parasite qu'il aurait bon gré de se trimballer, connue sous le nom commun de Lillian.
      Soit.
      Et après ?

      Ses précieux calculs pour prévoir a la seconde près ce qu'il allait faire pour les virer de cette situation désormais inconfortable ET inutile depuis que les betas étaient partis, se soldat par un arrêt net du système lorsque les pupilles volages du gris furent aimantés par une main blanche, venue se poser sur une bouche ... Souriante.
      Et Curve assista en avant première au premier rire de Lillian depuis qu'elle avait atterri dans le trou paumé qu'était l'orphelinat.
      Alors qu'elle se gondolait d'une façon tout a fait ... Absurde, et après qu'il ait réussi a décrocher son regard de son minois princier qui se plissait sous sa crise d'euphorie, il réussit a ... Oublier ce qu'il avait mis en place.
      Merde.
      C'était tellement plus intéressant de la voir rire.

      Assis en tailleur, comme un élève attentif, le cou raide et le regard fixe, il s'octroya donc le privilège d'observer la demoiselle du début a la fin de ses gloussements. Silencieux et totalement immobile, il offrait l'image la plus navrante qui soit, d'un gamin intrigué par le phénomène du rire sans pouvoir s'y risquer. Curve n'avait jamais ri et n'en éprouvait pas le besoin.
      Il perdit donc de tres précieuses minutes a observer, fasciné, le corps de la brunette - blondinette se secouer de soubresauts , alors que son rire joyeux et légèrement narquois s'échappait par trilles aiguës.

      Ce fut avec ... Soulagement et perplexité qu'il accueillit la fin de son hilarité, et apprécia son retour a la normale par un regard bovin.
      Était ce fini ? Avait - elle fini de se gondoler sans raison précise ?
      Il avait mal aux jambes, a force.


      Ce fut après une poignée de secondes totalement silencieuses qu'il se rendit compte qu'il venait de lui claquer un vent magistral dans la gueule.
      Et il ne s'en apercevait que maintenant.

      Pendant dix minutes, elle avait gloussé seule, dans la neige, alors qu'il la toisait, enveloppé dans un silence majestueux et patient, du roi passif et bon qui autorise sa fille a exploser de rire le jour du couronnement, alors qu'un silence respectueux est de rigueur.
      Il la jaugea, plongé dans un mutisme désespérant.
      Et se demanda s'il avait le droit de bailler pour toute réponse.
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Lilian
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MessageSujet: Re: « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. Icon_minitimeSam 13 Mar - 2:00

    Ce rire qu’elle semblait pourtant arborer comme une parure scintillante, n’était qu’une réaction illogique à des sentiments irrationnels. C’était un rire sans joie qui ne témoignait de rien d’autre que sa confusion.
    Elle n’aimait pas ça.
    Combien de fois aurait-elle dû se justifier si elle avait commencé à trouver une réaction appropriée à chaque situation? Combien de fois aurait-elle dû subir les conséquences de ses actes, graves ou non? Le chiffre probable en réponse à cette question donnait envie de pleurer. Elle rit donc, secoué violemment par les contractions involontaires de ses muscles, des frissons électriques parcourant son échine, vertèbre après vertèbre…
    Le calvaire dura bien une minute complète. Certainement l’une des plus longue de son existence insignifiante. Imbue de se personne et pourtant méprisante envers elle-même, son schéma mental n’était pas extraordinairement complexe.
    Lilian méprisait tout le monde.

    Alors que ses spasmes et son agitation s’atténuaient, la suppliciée leva les yeux, croisant un regard acier concentré qui la fixait, inquisiteur. Une lueur de triomphe s’alluma dans les iris océan de la fillette, leur donnant une teinte bleu roi. Il lui témoignait de l’intérêt. Cela se voyait comme le nez au milieu de la figure.
    Pourtant, il lui sembla qu’il fût soulagé lorsqu’elle cessa de se gondoler, et aussitôt son regard redevint hermétique, étanche à toute émotion, tout sentiment extérieur.
    Un air blasé s’installa sur ses traits fins, et il sembla sombrer dans une torpeur absolue.
    Il s’ennuyait comme un rat mort.

    Les pseudo-bêtas avaient pourtant désertés les lieux, et ils restaient tous les deux sous leur buisson, enveloppé de la proximité gênante. Songeant que cela faisait un moment qu’il auraient put sortir, Lilian commença à étouffer dans l’ambiance qui s’était fait lourde.
    Ah, merde.
    Elle avait plombé l’ambiance.
    Il était vrai que ces émotions instables pouvaient déclencher des choses étranges…
    Après tout, on la surnommait « la girouette ».
    Lunatique et dominante, suivant les décisions du vent, son dieu personnel.

    Comparaison ambigüe, non?

    Une sensation désagréable la ramena durement à la réalité. Les picotements insupportables dans ses jambes la faisait souffrir le martyr, et consciente qu’elle devait absolument bouger, elle s’accroupit, ayant pour but suivant de se tirer du buisson. Elle écarta légèrement les branches fine, puis se leva avec un peu trop d’enthousiasme.
    Lorsqu’elle voulut marcher devant elle, un lien charnel lui rappela qu’elle n’était pas seule.
    Sa main, toujours liée à celle de l’autre, lui fit l’effet d’une laisse.
    Elle aussi était donc un chien.
    Re-merde.

    A la limite de l’agacement, elle tira sur ladite laisse, en un réflexe absolument stupide. Le garçon avait plus de force qu’elle, ce qui eut pour effet de la faire retomber en arrière.
    Elle visa bien.
    Elle atterrit sur le garçon, sur le dos, les quatre fers en l’air. Son cerveau nia l’évidence de son geste et les conséquences qu’il engendrerait pendant plusieurs secondes, en résulta une totale absence de réaction.
    Comme si son pouvoir appartenait au domaine du divin, comme si le fait de nier, de refuser purement et simplement la réalité lui permettrait de toute effacer.
    Lady Lilian avait toujours fait ainsi.

    Et ça n’avait jamais marché.

    A peine ce fut-elle rendu compte qu’elle était étendue en travers du cendré, qu’elle tenta de bondir sur ses jambes. Celles-ci, traîtresses, se dérobèrent sous le contrecoup de sa chute, et elle retomba avec légèreté. Elle qui d’habitude faisait tout pour rester banale et introvertie, voilà qu’un observateur extérieur aurait sans doute put croire qu’elle cherchait à attirer l’attention par tous les moyens.
    La pensée absurde de la bande de poule la voyant dans cette position… gênante, lui effleura l’esprit. Aussitôt, la volaille se retrouva affublés d’yeux rouges de rage, de dents un peu trop pointues derrière leur bec cruel et de serres peu engageantes.
    Ouh là.

    Stop.

    Il avait voulu jauger sa réaction, au premier round? Le deuxième tournait en sa faveur, de façon inopinée, certes.
    Autant tourner la situation en sa faveur, elle ferait d’une pierre… un coup. Ce qui était déjà pas mal, étant donné sa position désespérée dans cette histoire.
    Si elle pouvait en retirer quelque chose, autant que ce fut de la connaissance plutôt que vingt mille volt dans les artères…
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Désaxé chronique.
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MessageSujet: Re: « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. Icon_minitimeSam 3 Avr - 18:50

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MessageSujet: Re: « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. « Calvaire Journalier ; Pv Zonzoncube. Icon_minitime

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