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Sugar Sugar Rush.

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Jûshi.
is Immune to Fear.
Jûshi.

Masculin Messages : 96
Date de naissance : 21/01/1993
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Sugar Sugar Rush. Vide
MessageSujet: Sugar Sugar Rush. Sugar Sugar Rush. Icon_minitimeLun 8 Fév - 17:07

    Sugar Sugar Rush.
    | Yufu |


    Il pleuvait.

    Il pleuvait, oui, et c'était plutôt agréable. Après tout, il avait toujours aimé la pluie.
    Il voyait dans ces petites gouttelettes qui tombaient de façon chaotique un peu partout dans l'espace quelque chose d'intriguant, de fascinant, et pourquoi pas de mélancolique - un peu. Cette façon qu'elles avaient de tourbillonner au moindre coup de vent, ce ballet saccadé et pourtant orchestré avec maestria, cette humidité qu'elles soulevaient à chaque chute, cette manière de s'éclater avec fracas lorsqu'elles heurtaient le sol, les murs... toutes ces choses faisaient que Jûshi aimait bien - pas trop - la pluie. Le mauvais temps l'inspirait, au même titre que le roulement tonitruant d'un tonnerre qui se déchaîne, là-haut. Ca lui donnait des idées, ça réveillait son esprit, faisait naître en lui l'inspiration, ça l'apaisait. Après tout, ce n'était pas parce qu'il était un peu tordu sur les bords qu'il n'avait pas le droit d'apprécier les choses simples de la vie. Il n'y avait rien de mieux qu'un bon film d'horreur regardé par temps pluvieux - le dimanche si possible -, seul chez soi, affalé sur le sofa. C'était sans doute pour ça.
    Il faisait froid dehors, et il était assuré d'être totalement trempé au moment où il rentrerait enfin chez lui. Ses vêtements étaient eux-mêmes déjà assez humides et ils finiraient de prendre l'eau sur le chemin du retour. Il n'avait bien entendu pas de parapluie avec lui. Il n'avait pas de parapluie tout court, et n'était même pas sûr d'en avoir jamais eu. Il n'était pas du genre à s'encombrer avec ce genre d'objets, qu'il jugeait superflus. Peut-être aurait-il dû.

    Le temps n'avait choisi de se déchaîner qu'une fois qu'il s'était installé à sa table, là, dans un petit coin près de la baie vitrée. L'averse était devenu un torrent venu du ciel. Il ne se souciait pas encore du moment où il devrait repartir : il préférait s'attarder sur le moment présent plutôt que sur un hypothétique futur proche.
    Son menton soutenu par la paume de sa main, il coula un regard vague en direction de l'extérieur. Le terne de la place et la froideur qu'elle dégageait contrastaient nettement avec la chaleur et la luminosité du petit café. Dehors, les tables qu'on avait pas eu le temps de mettre à l'abri prenaient silencieusement l'eau. Quelques rares piétons passaient rapidement, s'abritant tant bien que mal, courant, trébuchant, glissant. Un jeune garçon passa à bicyclette et manqua de déraper sur la première plaque d'égouts venue. Il finit par disparaître à l'angle d'une rue. Le plus ironique là-dedans était qu'il y avait plus de monde à l'extérieur que dans la boutique.
    Ses yeux bleus passèrent de la vitre et de ce qu'elle révélait à l'intérieur de l'échoppe. Des tables soigneusement alignées, un bar, des viennoiseries, des percolateurs en tous genres, et de gros bocaux renfermant toutes sortes de fèves de cacao, de café. Là-bas, le patron s'affairait à remettre ses bouteilles en place. Et juste à côté, la seule serveuse en service ce jour-là finissait de s'éloigner de lui pour aller glander ailleurs. Il posa enfin son attention sur la petite tasse qu'elle venait de poser devant lui : un café, bien noir, tapissé d'une fine couche de crème sur le dessus. Une petite cuiller, un chocolat, un sachet de sucre. Distraitement, il arracha l'extrémité de ce dernier avant de laisser la poudre translucide glisser de son antre initiale jusqu'au liquide sombre dans lequel elle devait se dissoudre. Il se saisit de son unique couvert, remua le tout en de grands gestes circulaires. Ne but pas.
    Il se saisit délicatement du petit chocolat fourni, l'observa longuement. Mon Dieu, ce qu'il se faisait chier. Mon Dieu, ce qu'il aimait ça. Le calme qui l'entourait, cette sensation d'isolation sensorielle totale causée par la pluie qui continuait de tomber à flots à l'extérieur... c'était un peu comme une petite bulle toute chaude au creux de laquelle il s'était logé, sans vraiment avoir l'intention d'en repartir. Il aimait la pluie, oui, il adorait ça. Il adorait la pluie parce qu'elle chassait des esprits l'idée de s'aventurer dehors, parce qu'elle cloîtrait les gens chez eux et les empêchait de pulluler, il aimait la pluie parce qu'elle représentait pour lui quelque chose de purificateur, parce qu'elle était synonyme de quelque chose qu'il appréciait, parce qu'elle représentait la solitude, sa solitude, celle qu'il aimait tant et celle qu'il s'était depuis bien longtemps condamné à vivre. C'était un peu son monde à lui.

    Il déballa le tout rapidement, et fourra le chocolat dans sa bouche, le mâchouilla quelques instants pour finalement l'avaler. Un arrière-goût amer et plutôt agréable s'était insinué dans sa gorge, en partie camouflé par les derniers restes des saveurs sucrées transmises par la sucrerie. Il soupira.
    Il pleuvait, oui, et Jûshi adorait ça.
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MessageSujet: Re: Sugar Sugar Rush. Sugar Sugar Rush. Icon_minitimeLun 8 Fév - 18:31

    La pluie...

    Que pouvait représenter la pluie pour de nombreuses personnes ? Un climat qui trempait les habits plus ou moins soignés malgré le port de parapluie, ceci représentait la pluie pour une bonnes parties de ces gens la, de l'eau qui tombe du ciel pour les plus jeunes enfants, le cycle de l'eau pour les scientifiques. Oui, plusieurs personnes avaient une propre vision de la pluie. Pour Yufu, la pluie n'était que des gouttes d'eaux et qui, à une certaine température, se transformaient en flocon de neige. Mais là, c'était que de la bonne pluie qui tombe. La jeune fille regardait d'un air ennuyait, les gouttes de pluies qui vinrent ruisseler sur la fenêtre de sa maison. Dehors, on pouvait apercevoir des personnes qui se précipitèrent chez eux pour éviter le climat, tout en évitant de glisser sur le sol à présent glissant, d'autre préféraient rester à l'abri, le temps que la pluie se calma. Oui Yufu s'ennuyait, qu'avait-il d'intéressant lors de jour de pluie ? Pas grand pour la fillette, elle préférait la neige avec ses bonhomme, ainsi que ses paysages, magnifique et spectaculaire à voir !
    Donc Yufu s'ennuyait et elle voulait qu'il neige, maintenant, tout de suite. Pour de nombreuses personnes, c'était impossible, mais pas pour elle, parce qu'elle en avait le pouvoir. La jeune fille posa ses yeux gris sur les nuages gris assez nombreux et se concentra. Au fur et à mesure, la fréquence à laquelle la pluie tombait, diminua, jusqu'à s'arrêter complétement, laissant sa place à la neige. Son regard d'ennui se transforma en un regard de joie, remplis d'étoile. Maintenant qu'il neige, pourquoi ne pas sortir un peu, c'est ce qu'elle fit. Fermement la porte d'entrée de sa maison et se dirigea vers la ville, tout en sautillant et rigolant comme une petite fille qui découvrit la neige et en ne se souciant pas de la réaction de ses voisins par ce changement de climat.
    Yufu arriva à une place au nom étrange, tellement étrange quelle n'avait pas envie de s'en souvenir. Un petit café attira son attention, on pouvait voir à la travers la baie vitré qu'ils n'y avaient plus personnes ou presque, car il y avait un homme seul, autant y aller alors. La jeune fille poussa délicatement la porte, la sonnette de la porte brisa le silence qui devait y avoir, elle s'asseyait sur une table un peu près propre. Une serveuse arriva presque immédiatement pour prendre commande, sans aucune hésitation elle répondit une tasse de chocolat chaud et la serveuse repartie comme elle est venue. En attendant, Yufu regarda à travers la baie vitré du café, un regard remplis d'étoile, sans vraiment se soucier de la présence de l'autre individu. Les flocons de neige continua de tomber.
    Oui, Yufu aimait la neige
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MessageSujet: Re: Sugar Sugar Rush. Sugar Sugar Rush. Icon_minitimeLun 8 Fév - 21:20

    Il y eut du changement, tout à coup.

    C
    e fut d'abord quasi-imperceptible, mais il s'en aperçut immédiatement. Jûshi avait toujours eu le sens des détails.
    Les toutes dernières saveurs dissipées, la pluie avait semblé cesser, ou tout du moins diminuer en intensité. Une expression perplexe - qui se traduisait principalement par un froncement de sourcils - sur le visage, sa tête toujours soutenue par sa main, il avait totalement oublié son café pour regarder avec plus d'attention l'extérieur. Peu à peu, les gouttes s'étaient apaisées, un peu comme les pleurs se tarissent quand le chagrin diminue. Apaisées, pour finalement disparaître, totalement. Et la touche de noire qui hantait les nuages s'était éclaircie, encore et encore, pour ne plus laisser place qu'à un blanc moutonneux, quoi qu'opaque. C'était assez suspect. Sans pour autant quitter sa place bien au chaud, il avait compris que l'atmosphère, dehors, s'était refroidie. Et puis enfin, il avait neigé. Aux gouttelettes avaient succédé les flocons, au chaos, le calme. Tout ce qui s'agitait dehors cessa de se débattre, et il n'y eut plus qu'un silence plat, certes apaisant, mais démesurément... chiant. C'était bien trop propre et saint pour lui. Oui, Jûshi préférait la pluie.

    Cela ne l'empêcha de laisser ton esprit se perdre dans l'immensité blanche qui s'accumulait peu à peu, et d'y perdre pied pour finalement s'y noyer.
    Il neigeait souvent en Allemagne ; à peine l'hiver était-il arrivé que les flocons se bousculaient aux portes comme une horde de femelles déchaînées à l'ouverture des soldes. Gamin, il avait adoré la neige, et tout ce qu'elle impliquait. Maintenant, elle ne représentait plus pour lui qu'un reste de souvenir terni par le temps et les évènements, un truc un peu douloureux qu'il préférait oublier, qu'il enfermait dans un recoin de son âme avec le désir de ne plus jamais l'en sortir. La neige ne lui plaisait pas, ou tout du moins, elle ne lui plaisait plus.
    Ici, c'était un peu différent, mais cela revenait toujours au même et il aurait préféré rentrer totalement trempé plutôt que transformé en un bonhomme de neige vivant.

    Il n'aurait su dire combien de temps s'était écoulé lorsque de l'agitation proche le sortit de sa rêverie. Soudainement, la porte du café s'ouvrit dans un traditionnel tintement de clochette... et une espèce d'adolescente aux cheveux étrangement bleutés entra et glissa jusqu'à la première table venue. Il la suivit lentement du regard. Bordel de merde. Voilà pourquoi il préférait la pluie. A peine le déluge s'était-il calmé que les gamins affluaient pour troubler sa quiétude et demander un... chocolat chaud...
    Il baissa alors les yeux sur sa tasse qui avait cessé de fumer. Le café attendait, toujours aussi noir sous son lit de crème quasiment dissipé, avec son sucre dilué et surtout... sa chaleur perdue. Un brin gêné, il fronça de nouveau les sourcils avant d'arracher sa main gauche à la banquette sur laquelle elle s'était fichée et de la mettre à la hauteur du récipient. Il y eut un déclic, quelque chose d'étrange, quelque chose qu'on ne pouvait tout simplement percevoir, mais quelque chose qui était bien là. La composante changea, tout comme les variables. Il brisa l'ordre pré-établi, rompit le pacte des humains avec Dieu et influa sur la Création. Le code fut modifié, au même titre que la matrice. Ce ne furent pas les atomes qui s'agitèrent, le temps qui s'inversa, non, c'est tout simplement l'essence-même qui changea. En une fraction de seconde, la température de sa boisson remonta en flèche au même titre que la crème fit son retour, plus mousseuse, plus concentrée. De la fumée s'étira de nouveau sous son nez pour venir apporter quelques effluves sucrées à ses narines. Bien. C'était mieux.
    Quittant enfin sa position de type qui avait la tête trop lourde pour pouvoir être soutenue par son simple cou, il se redressa, s'assit un peu plus correctement et se saisit de nouveau de sa cuiller, histoire d'agiter un peu le tout. Quelques moulinets plus tard, il lâcha l'argenterie pour attraper l'anse de la tasse et, doucement, la porter à ses lèvres. C'était brûlant et corsé comme il l'aimait, en somme, c'était parfait. Une fine gorgée plus tard, le gobelet revint à sa place et il s'essuya les lèvres d'un revers de main. Une hésitation, brève. Un nouveau geste, infime.

    Et le petit chocolat réapparut juste devant lui, dans un sachet tout neuf, tout prêt à être dépecé. Y avait-il un mal à faire preuve de gourmandise de temps en temps ?
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MessageSujet: Re: Sugar Sugar Rush. Sugar Sugar Rush. Icon_minitimeDim 14 Fév - 15:34

    La neige avait recouvert une partie de la ville que voyait Yufu à travers la baie vitrée. C'était très silencieux, un calme divin, à croire que Dieu était passé dans le coin, mais non c'était juste une jeune gamine qui aimait la neige qui était à l'origine de ce miracle. D'ailleurs, dehors, d'autres gamins étaient sortis pour s'amuser et faire des batailles de boules de neiges. En gros, l'Oméga faisait plaisir aux autres, du moins en partit... Sinon elle pouvait provoquer des bouchons sur les routes, du verglas, de la grêle, des trucs chiants quoi. Mais la jeune fille s'en fichait pas mal, elle faisait ça que pour elle même, pour personnes d'autres. Oui elle pouvait être égoïste par moment, mais seulement quand cela concernait la neige, car sinon, elle pouvait être assez généreuse.
    Mais bref... Son chocolat chaud n'étant toujours pas arrivé, elle jeta un coup d'œil discret - enfin, discret... - vers cette homme à la chevelure noire. Il est louche, d'après Yufu, mais bon, faut pas se fier au apparence comme on dit. Son regard se posa sur la tasse de café qui ne fumait plus, preuve qu'il avait perdu toute trace de chaleur, pourtant ce type avait l'air concentré dessus, ayant sa main au niveau de récipient. En une fraction la fumée du café était revenue, ainsi que sa crème plus mousseuse. Comment c'était possible ? à moins qu'il soit un Oméga, la jeune fille ne voyait pas d'autre solution, mais tout ceci la troublait comme même, avait-il deviné que Yufu était elle aussi une Oméga ? Cette question resta dans sa tête.
    La serveuse revenait et posa une tasse de chocolat bien chaude et retourna et ses occupations. Yufu ne toucha pas à sa tasse, elle se contenta juste de regarder sa tasse d'un air pensif. Puis, la jeune fille se décida de boire une gorgée, toujours dans son état pensif, mais elle fut surprise par la chaleur assez haute du chocolat et lâcha, sans le faire exprès, sa tasse qui se brisa en plusieurs morceaux. Elle était assez gênée, déjà parce que ce type à la chevelure noire regarda vers sa direction et que la serveuse intervient d'un air mécontent, elle voulait se faire rembourser ? Yufu voulait bien, mais elle avait juste pris l'argent nécessaire pour le chocolat, pas pour la tasse.
    Oui elle était dans la merde.
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MessageSujet: Re: Sugar Sugar Rush. Sugar Sugar Rush. Icon_minitimeMar 16 Fév - 21:43

    Le sachet était à peine entrouvert que la terre se brisait dans un fracas assourdissant.

    Quittant des yeux sa friandise pour aller déposer son regard un peu plus loin - soit sur la seule et unique cliente du café, lui-même mis à part -, il observa avec attention la serveuse se diriger d'un pas claquant vers la jeune fille, aux pieds de laquelle gisait un reste de tasse qui trempait dans du chocolat bouillonnant. Il eut un haussement de sourcil qui oscillait entre l'amusement et le foutage de gueule silencieux. La serveuse, elle, avait l'air moins contenue dans sa réaction.
    Il écouta distraitement les éclats de voix et ne chercha pas à savoir exactement ce qui se disait. Sa capacité à porter de l'attention à autrui était plus que limitée ; quelques secondes avaient suffi. C'est donc de nouveau sur son super-chocolat-qui-ne-serait-bientôt-plus qu'il se focalisa.

    L'autre était assez jeune, non, même très jeune. Des cheveux étrangement clairs, grisonnants, mais des traits fins qui excluaient toute possible maladie entraînant un vieillissement prématuré - chirurgie esthétique ou même plastique exclue, mais de ce qu'il en avait vu, ses mains étaient elles aussi lisses et pâles et cela aurait signifié que le bistouri serait aussi passé par là, dans un souci du détail exacerbé et un coût assez conséquent. Ses yeux gris, eux-aussi, s'accordaient bien avec sa tenue pâle, contrastaient avec le casque noir qui enserrait son crâne. A croire que c'était vraiment une mode de s'affubler d'accessoires aussi kitch, maintenant. Enfin, les mouvements artistiques et contemporains ne l'intéressaient guère et il passa outre. Globalement, il aurait tapé pour seize ans et ses alentours, mais sur ce plan-là il n'était sûr de rien. Il n'avait jamais été doué pour deviner l'âge des autres.
    Arriva par la suite la partie réflexion de son analyse. Une jeune fille comme ça, seule en pleine ville et sous la neige pouvait déjà sembler louche, quoi que la ribambelle de gamins qui braillaient dehors pouvait facilement réfuter cet argument. Et puis, seize ans et des poussières, on avait largement atteint le stade de l'indépendance inter-sorties à cet âge-là. Néanmoins, il avait l'impression qu'il y avait autre chose. Elle lui semblait bien calme, bien posée, elle semblait... habituée. Sans parents, vivant seul ? Ce n'était qu'une idée, et il fallait reconnaître que son long - trop long - séjour du côté de chez les monstres lui avait fait développer la fâcheuse manie de voir des confrères d'infortune aux quatre coins de rue. Pure Paranoïa, la plupart du temps. Malgré tout, il ne pouvait s'empêcher d'émettre un doute. Oui, il doutait. Pour être honnête, selon lui, ça sentait l'Omega à plein nez. Ou l'Omicron, pourquoi pas, même si le hasard aurait été curieux et qu'elle semblait trop jeune. Petit génie ? Elle n'en avait pas la gueule, mais il n'accordait, lui, ce privilège à personne. Il était trop méprisant.
    De toute façon, il ne connaissait pas les Omicrons. Il n'avait jamais cherché à se lier à eux, en avait juste entendu parler, au cours de ses longues années de solitude. Il avait toujours tout fait tout seul. Faisait toujours tout, tout seul. Et continuerait sans doute ainsi jusqu'à ce que mort s'en suive, peut-être parce qu'il ne pouvait faire autrement.

    Pour ne pas s'avancer trop loin, il choisit de se dire que c'était une fille comme une autre. De toute façon, cela n'aurait pas changé grand chose, c'était juste histoire de contenter sa curiosité personnelle. Elle aurait pu être sa soeur jumelle qu'il n'aurait tout de même pas levé un petit doigt pour l'aider. Et puis, comment aurait-il pu ? Et puis aussi, comment cela aurait-il pu traverser son esprit, à lui, pauvre con associable et égo-centré ? Haha. Merde alors, tais-toi et bouffe ou ton cerveau va griller.
    Le sachet fut de nouveau éventré, le chocolat mis à l'air. D'un geste vif, il l'enfourna dans sa bouche, le rituel recommença, avec les mêmes saveurs et les mêmes gestes, à l'identique. Il l'avala, et tout fut fini. Une nouvelle gorgée de café vint parfaire la chose, et le silence de sa bulle individuelle fut brisé par le choc sourd d'une boule de neige qui venait s'aplatir contre la vitre, à une poignée de mètres de lui. Voilà que les anarchistes en culotte courte se lançaient à l'assaut de l'établissement tyrannique où la tasse de café coûtait six dollars nets. Ils ne devaient plus supporter l'arnaque, les petits salauds.
    Un nouveau projectile heurta la cloison, juste à côté de sa tête, cette fois-ci. Il fut suivi d'une salve destructrice qui ne raya même pas le plexiglas. Rapé, les mômes. Faudra voir à ramener l'artillerie lourde, la prochaine fois.

    Il but, encore. Et son regard coula brièvement en direction de la jeune fille pour voir comment elle se débrouillait, de son côté. C'était toujours mieux que de s'extasier sur une bande de gamins laids comme des poux atrophiés en mal de violence urbaine.
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